L'Homme qui délaisse la quête du savoir religieux est coupable d'un crime contre sa propre personne, il est à l'image de la feuille qui virvolte au gré des vents, ne sachant où prendre racine...



23 novembre 2010

* L'Histoire Des Compagnons __________

L’ Histoire Des Compagnons Et Des Pieux Prédécesseurs



Ibn Al Jawzi/ Dar Al Muslim

SYNTHESE DU LIVRE EN 9 PAGES :


Les histoires qui vont suivre paraîtrons certainement aux lecteurs comme étant très sommaires et c’est effectivement le cas. Le but recherché est avant tout de rendre hommage aux compagnons du prophète et de tirer des leçons de leur incroyable dévouement et sacrifice pour que la parole d’Allah soit la plus haute dans ce bas monde.

1. Al Hâssân Ibn ‘Ali  : Il naquit au mois de Ramadan de l’an 3 de l’Hégire et le prophète fit l’Adhân dans son oreille et l’appela Hâssân. Le messager d’Allah l’aimait d’ailleurs beaucoup…Al Hâssân accéda au califat après la mort de son père et demeura calife durant 7 mois après quoi il fit allégeance à Mu’âwiya afin d’éviter toute effusion de sang entre les Musulmans. Il mourra d’un empoisonnement perpétré par sa femme en l’an 50 de l’Hégire.

2. Al Hussein Ibn ‘Ali  : Il naquit le 3 du mois de Sha’bân de l’an 4 de l’Hégire et eut 5 enfants. Il accomplit 25 fois le pèlerinage à pied. Al Hussein fut assassiné lors de ‘Ashura par un lépreux du nom d’Al Shamr Ibn Abî Jawha en l’an 61 de l’Hégire, il était alors âgé de 56 ans. A ce propos, le prophète avait été informé par l’ange Gabriel que son petit fils serait tué prêt de l’Euphrate et il ne put s’empêcher de pleurer…

3. Talha Ibn ‘Oubayd Allah  : Il était très généreux et dépensait sans compter. Avant de se convertir, il fit la rencontre d’un homme dans le marché de Bassorah qui lui prédit la venue d’un prophète du nom de Ahmed ainsi que son émigration de la Mecque vers une terre fertile emplie de palmiers. Talha raconta alors ce qu’il entendit à Abou Bakr As Siddîq qui l’emmena chez Mohammed. Après sa conversion, il se fit flagéller en public par sa mère pour avoir choisi l’Islam et fut marié à Oumm Khoultoum, fille d’Abou Bakr. On lui décerna le nom de « Martyr vivant » à Ouhoud et il reçut une flèche lors de la bataille du chameau pour avoir renoncé à combattre ‘Ali Ibn Abî Talib. Il fut transporté à Bassorah où il rendit l’âme à l’âge de 64 ans en l’an 63 de l’Hégire.

4. Al Zoubâyr Ibn Al ‘Awwâm  : Il embrassa l’Islam à l’âge de 8 ans et avait un ancêtre commun au prophète en la personne de Qousây. Son oncle le tortura par le feu pour qu’il renonce à l’Islam mais en vain. Al Zoubâyr fut la 4ème ou la 5ème personne à embrasser l’Islam après Abou Bakr et se trouva aux cotés du messager d’Allah dans toutes les batailles. On pouvait le distinguer lors de la bataille de Badr alors qu’il portait un bandeau jaune. Il fut tué par Jourmûz à l’âge de 64 ans.

5. Sa’d Ibn Abî Waqqas  : Il était l’oncle paternel du prophète et avait en commun avec lui le 5ème ancêtre. Sa’d embrassa l’Islam à l’âge de 17 ans et sa mère jura alors de ne plus boire ni manger jusqu’à ce qu’il y renonce. Après plusieurs jours d’abstinence, son fils lui fit comprendre que Dieu et son messager étaient plus chers à ses yeux. Elle comprit donc combien grande était sa détermination et se elle remit à manger. Il participa à toutes les batailles aux cotés du prophète et tira même 1000 flèches le jour de Badr. Sa’d continua de participer à de nombreuses batailles sous le califat de ‘Omar Ibn Al Khattab notamment contre les Perses et les Sassanides. Il mourut à l’âge de 80 ans et fut enterré avec un vêtement qu’il porta pendant la bataille de Badr.

6. Sâ’îd Ibn Yâzid  : Il partageait un ancêtre commun avec le prophète, du nom de Ka’b Ibn Louayy. Il embrassa l’Islam très tôt et participa à toute les batailles aux cotés du prophète exceptée celle de Badr au cours de laquelle il fut envoyé en mission avec Talha. Par ailleurs, sa femme était Fatima, sœur de ‘Omar Ibn Al Khattab. Sa’îd était parmi les dix promis au paradis dont avait parlé le messager d’Allah et était de ceux qui furent consultés par Abou Bakr quant à sa succession au poste de calife. Il fut enterré en l’an 50 de l’Hégire.

7. Abou Mohammed ‘Abd Ar Rahmân Ibn ‘Awf  : Il se convertit deux jours après Abou Bakr et fit les deux émigrations vers l’Abyssinie. Kilâb Ibn Moura était l’ancêtre qu’il eut en commun avec le prophète. Comme Sâ’îd Ibn Yâzid, il fait partie des dix promis au paradis et il se caractérisait par une grande générosité doublée d’une humilité remarquable. A titre d’exemple, il fit don dans la voie d’Allah d’une caravane de 700 montures ainsi que de couvertures! A la mort du prophète, il s’engagea à prendre financièrement en charge ses épouses, lui qui était le plus riche des compagnons et qui donnait sans compter pour la satisfaction d’Allah. En outre, il eut l’honneur de diriger la prière devant le prophète pendant la bataille de Badr et pour la première Rak’a. Le messager d’Allah dira : « Aucun prophète n’est mort avant d’avoir prié derrière un homme pieux de sa communauté ». Abou Mohammed avait 20 fils, 8 filles et 4 épouses et mourut à l’âge de 95 ans après avoir participé à toutes les batailles.

8. Abou ‘Oubâyda Ibn Al Jarrah  : Il fut pris en homme de confiance par le prophète et participa à toutes les batailles. Il avait tenté d’échapper au face à face contre son père lors de la bataille de Badr mais ce dernier ne cessait de le poursuivre et il dut décapiter son propre père lorsqu’il n’eut plus d’autres choix. Ce fut une épreuve terrible parmi celles qu’il dut déjà endurer après sa conversion. Il mourut d’une épidémie et fut enterré à Ghawr Nisan en l’an 18 de l’Hégire près du village appelé ‘Imad.

9. Hamza Ibn ‘Abd Al mouttalib  : Son surnom était Abou Ya’la ou Abou ‘Ammara, il était l’oncle du prophète et se convertit deux années après la révélation. Il fut d’un grand renfort pour défendre l’Islam naissante notamment contre Abou Jahl lorsqu’il importunait le messager d’Allah. Par ailleurs, il reçut également du prophète le surnom de « Lion de Dieu » ainsi que de « seigneur des martyrs ». Le jour de Ouhod, Hamza avait alors deux sabres avec lesquels il défendait le prophète de toute ses forces.  Il fut tué par un esclave du nom d’Al Wâchi et mourut au mois de Chawwâl en l’an 3 de l’Hégire. Cela affecta beaucoup le  messager d’Allah qui pria sur lui et fit 70 Tâkbirs, il était alors âgé de moins de 60 ans. 

10. Zâyd Ibn Hâritha  : Il fut enlevé à sa famille puis vendu comme esclave.
Hâkîm Ibn Hizam le donna en cadeaux à Khadija qui le remit à son époux, le messager d’Allah. C’est ainsi qu’il fut affranchi par le prophète qui lui donna le commandement de chaque expédition auxquelles il participait. Zâyd est le seul compagnon à avoir été cité nommément dans le Saint Coran : [S33 V37]. A ce moment, il s’appelait encore Zâyd Ibn Mohammed mais il reprit le nom de Zâyd Ibn Hâritha. Il tomba en martyr à l’âge de 55 ans durant la bataille de Mu’tah ce qui attrista beaucoup le prophète qui était donc son père adoptif.

11. Sâlîm Moulâ Abî Hudâyfa  : Il était également esclave et fut adopté par Abou Houdâyfah Ibn ‘Outbah et garda ce nom du fait qu’il ne connaissait pas le nom de son père. Il était parmi les plus versés dans le Coran et guidait la prière des fidèles qui avaient effectué la migration de la Mecque vers Médine. Le jour d’Al Yâmâma, Sâlîm prit l’étendard de sa main droite puis elle fut tranché par l’ennemi, il récita alors la Sourate 3 au verset 144 ou 146.  Sâlîm et Abou Houdâyfah moururent ensemble à Yâmâmah , et furent enterrés l’un à coté de l’autre  à la demande de Sâlîm juste avant de mourir.

12. ‘Otba Ibn Ghazwân  : Il participa à Badr, Ohod, Al Khandaq, Al Yâmâma et plein d’autres batailles. Il fut choisit pour commander une armée de 300 combattants à Al Ubullah, cité fortifiée des Perses. Il usa d’un stratagème faisant croire aux ennemis que les Musulmans étaient trop nombreux, ce qui fit fuir les troupes adverses. ‘Otba entreprit la construction d’une mosquée et d’une cité à Bassorah mais en ayant constaté que les Musulmans se détournaient du chemin droit au profit des biens de ce bas monde, il pria ‘Omar de le destituer de sa fonction de gouverneur. ‘Omar ne répondit pas favorablement à sa requête et alors qu’il fit chemin inverse en direction de Bassorah, ‘Otba pria Dieu de faire en sorte qu’il ne puisse regagner cette ville et c’est ainsi que son chameau trébucha et lui causa de fatales blessures. 

13. Mus’ab Ibn ‘Umâyr  : Il naquit et grandit dans un milieu aisé et confortable, il portait les plus beaux vêtements et fut très élégant. Il fit également preuve d’une grande intelligence et impressionnait les Qorâychites. Lorsqu’il apprit que le prophète tenait des réunions à Dar Al Arqam, il décida de s’y rendre par curiosité. Puis, en écoutant les versets du Coran, il eut aussitôt le désir d’embrasser l’Islam et cacha sa conversion à sa mère qui finit par l’apprendre. Elle l’attacha alors dans sa propre demeure mais il parvint à s’en échapper après qu’il eut appris que les Musulmans émigraient pour l’Abyssinie. C’est ainsi qu’il quitta le confort qui fut le sien pour le troquer contre de modestes vêtements et une vie moins agréable, en apparence seulement. Par ailleurs, Mus’ab prêchait l’Islam et fut la cause de nombreuses conversions dont celles de Usâyd Ibn Khudâyr[1], Sa’d Ibn Mu’âdh et Sa’d Ibn ‘Ubâda.
Il fut également le 1er ambassadeur du prophète qui lui confia même l’étendard lors de la bataille de Ohod. C’est alors qu’on lui coupa la main droite puis la main gauche et qu’il continuait tout de même à s’agripper à l’étendard en récitant « Mohammed n’est qu’un messager, des messagers sont passés avant lui.. ». Il mourut en martyr et l’on ne put lui trouver assez de tissus pour le couvrir, ses pieds qui dépassaient du linceul furent alors recouverts de plantes.

14. ‘Abd Allah Ibn Mas’oud  : Il avait l’habitude de garder les chèvres dans les montagnes. On rapporte qu’il fut le 6ème Musulman et qu’il prit part aux deux émigrations vers l’Abyssinie et qu'il participa à toutes les batailles. ‘Abd Allah enlevait les sandales du prophète et lui tendait son bâton. Ses jambes étaient frêles et certains en riaient, mais le messager d’Allah leur jura que ces jambes étaient plus lourdes encore dans la balance que le mont Uhud. Aussi, il fut l’un des plus grands spécialistes du Coran et un combattant redoutable. Par ailleurs, on lui confia la responsabilité de la Judiciature et du Trésor des Musulmans à Koufa, sous le califat de ‘Omar. Il rendit l’âme à Médine, âgé de 63 ans et fut enterré à Al Bâqi’[2]. Ce fut ‘Omar qui eut l’honneur de prier sur sa dépouille. 

15. Khabbab Ibn Al ‘Aratt  : Il avait été acheté comme esclave vers l’âge de 13 ans et ce fut Oumm ‘Ammâr qui le mit à l’apprentissage du métier de maréchal. Il apprit à fabriquer des sabres d’une telle qualité qu’il devint rapidement célèbre à travers la Mecque. Oumm ‘Ammâr gagna beaucoup d’argent grâce à Khabbab qui dénonçait beaucoup les pratiques courantes chez les riches. Les enseignements du prophète lui plurent énormément et il prit la résolution de ne pas cacher sa conversion ce pourquoi il fut torturé à la chaleur du soleil et à l’aide fers chauds sans pour autant ne jamais renoncer à ses convictions. Khabbab vécut assez longtemps pour assister à l’expansion de l’Islam sous les quatre califes, il était devenu riche et dépensa sans compter dans la voie d’Allah. En effet, il déposait son argent dans une pièce de sa maison connue de tous et dans laquelle tout Musulman pouvait venir se servir sans même en demander la permission. 

16. ‘Ubây Ibn Ka’b  : Il participa à toutes les batailles et fut de ceux qui émettaient des Fatwas à l’époque du prophète. ‘Ubây était très versé dans le Coran, pieux et ascète. Il dit « Le croyant a quatre caractéristiques : Si il est affligé par un malheur, il reste ferme et patient ; si il reçoit un bienfait, il est reconnaissant ; si il parle, il ne dit que la vérité ; si il juge une affaire, il est juste ». Par ailleurs, il se mit à pleurer en apprenant que le prophète avait reçu l’ordre de Dieu de lui réciter un verset et qu’Allah l’avait nommément cité. Sa sincérité était telle qu’il demanda à Allah de lui donner une fièvre qui ne l’empêche pas de combattre voulant ainsi gagner la récompense liée à la souffrance de la maladie sans pour autant cesser de combattre aux cotés des Musulmans. En outre, il fut nommé percepteur des aumônes du temps du prophète et mourut en l’an 29 de l’Hégire pendant le califat de ‘Othmân.

17. Abou Talha  : Il demanda Oumm Soulâymân en mariage mais elle refusa en lui imposant comme condition préalable qu’il se convertisse à l’Islam en guise de dot, ce qu’il fit après être aller rencontrer le messager d’Allah. Plus tard, sa femme se chargea de lui annoncer la mort de leur fils juste après avoir eu un rapport avec lui ce qui le mit en colère et le perturba au point d’en rendre compte au prophète qui leur fit une invocation « Puisse Dieu faire de la nuit dernière une nuit bénie pour vous ». En effet, ils eurent un autre fils qu’ils nommèrent ‘Abd Allah. Par ailleurs il fut parmi les plus riches des Ansars et disposait d’une propriété du nom de « Bâyruha » située en face de la mosquée et qui était très chère à ses yeux. Il la donna en aumône suite à la descente du verset 92 de la Sourate 03. Il la partagea donc entre ses proches et ses cousins. Abou Talha participa à toutes les expéditions aux cotés du prophète et mourut en l’an 37 de l’Hégire pendant le Djihâd en mer, il fut enterré sur une île.

18. Mou’âth Ibn Jâbâl  : Il naquit à Médine et embrassa l’Islam à l’âge de 18 ans. Il participa au serment d’Al ‘Aqaba ainsi qu’à toutes les batailles. Mou’âth avait deux épouses qu’il traitait très équitablement à tel point qu’il dut tirer au sort pour savoir laquelle des deux femmes il devrait déposer en premier dans la tombe après qu’elles ne décèdent le même jour de la peste. Ce comportement s’explique par le fait qu’il craignait qu’Allah ne l’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à choisir de déposer une épouse en premier au détriment de l’autre. Mou’âth était également très généreux au point de s'endetter et il fut considérer comme le plus savant dans les questions touchant au licite et à l’illicite. Selon Anâs, il fut aussi très savant dans le Coran qu’il enseignait en Syrie sous le califat de ‘Omar. Mou’âth mourut de la peste en Palestine alors qu’il était âgé de 33 ans.

19. Sâlmân Al Fârissi  : Il naquit à Jiyân, ville située à Ispahan[3] et son père était le chef de son village. Il était le fils préféré de son père qui fut Mazdéen, adorateur du feu. Cependant, alors qu’il passait près d’une Eglise, Sâlmân vit que le Christianisme était meilleur que sa religion et entreprit de rejoindre une caravane de commerçants Chrétiens du Châm. Il alla à la rencontre d’un prêtre qui collectait les biens destinés aux œuvres de charité mais il se reserva sept jarres d’or ce pourquoi il fut crucifié. Sâlmân resta alors auprès du remplaçant du défunt prêtre, qui fut un homme bon. Par la suite, alors qu’il agonisait, sâlmân lui demanda de lui recommander une personne ce à quoi le prêtre mourant lui parla d’un homme vivant à Moussoul. Sâlmân alla alors vivre auprès de l’homme en question jusqu’à ce qu’il soit également sur le point de mourir et qu'il ne lui recommande à son tour un homme habitant Amaury. Une fois encore, il alla vivre à ses cotés jusqu’à ce qu’il ne soit sur le point de rendre l’âme, c’est alors que Sâlmân lui demanda conseils et recommandations comme il le fit auparavant. En réponse, il fut informé qu’un prophète dont la venue était imminente allait apparaître chez les arabes en lui exposant les signes qui permettraient de le reconnaître tels que le sceau de la prophétie qu’il portait entre ses épaules. Il lui conseilla donc de se rendre auprès des arabes, c’est ainsi qu’il voyagea avec des commerçants de la tribu de Kalb qui le vendirent  à un Juif comme esclave. Il fut racheté de nouveau par la suite puis emmené à Médine. C’est là qu’il entendit la nouvelle d’un homme prétendant être prophète. Sâlmân alla donc à sa rencontre en s’assurant qu’il s’agissait bien du messager véritable et ce, grâce aux signes qu’il connaissait de lui. Ainsi, il reconnut le sceau de la prophétie que Mohammed portait entre ses épaules et il ne put s’empêcher de verser des larmes. Il raconta toute son histoire au prophète ainsi qu’aux compagnons

Par ailleurs, son statut d’esclave l’empêcha de participer aux batailles de Badr et de Ohod et le messager d’Allah lui conseilla de racheter sa liberté. En conséquence, Sâlmân s’engagea auprès de son maître à planter 300 palmiers ainsi qu’à lui donner 40 onces d’or. Le prophète et les compagnons l’aidèrent dans cette tâche et il reçut également de la main du prophète une pépite d’or d’une valeur équivalente à 40 onces d’or. C’est ainsi qu’il fut affranchi et qu’il participa à la bataille des tranchés ainsi qu’à toutes les autres batailles.  Lorsque Sâlmân mourut, on ne trouva dans sa maison qu’un bas, un tapis ainsi que des objets estimés à 20 Dirhams…

20. Abou Moussa  : Abou Idriss disait de lui qu’il jeunait au point de ressembler à une épingle. Avant sa mort, Abou Moussa ne manqua pas de conseiller ses fils à qui il raconta l’histoire de « l’homme au pain » qui vécut 70 années dans sa tour à adorer Allah.

21. ‘Abd Allah Ibn ‘Omar : Il fut âgé de 10 ans lorsqu’il embrassa l’Islam. A l’âge de 13 ans et à force d'obstination, il fut autorisé à accompagner l’armée de combattants Musulmans ainsi que son ami du même âge Ousâmâ Ibnou Zây. C’est à 15 ans qu’ils prirent part à la bataille du fossé. ‘Abd Allah était très scrupuleux dans la religion et très généreux de sorte que lorsqu’il reçut 22000 Dinars de la part d’une assemblée, il ne se leva qu’une fois que tout l’argent fut redistribué. Aussi, il ne mourut pas avant d’avoir affranchi 1000 esclaves ou plus et ne mangeait pas sans qu’il y ait un orphelin à sa table. Il dit : « Si j’étais sûr qu’Allah avait agrée de ma part ne serais ce qu’une seule prosternation ou 1 Dirham d’aumône, il n’y aurait pas d’absent plus chère à mes yeux que la mort. Allah n’accepte que les pieux ».
 
22. Abou Dharr Al Ghifâri  : Il était originaire du désert et entendit parler du prophète  qu’il décida de rencontrer après un long voyage. Il reçut l’hospitalité de ‘Ali Ibn Abî Talib qui l’aperçut à la Ka’ba et qui l’invita comprenant qu’il était étranger. Abou Dharr n’osa lui parler du motif qui l’avait conduit en ces lieux qu'à partir de la nuit du 3ème jour. Ainsi, ils allèrent tout deux à la rencontre du messager d’Allah et Abou Dharr se convertit avant de retourner auprès des siens en vue de les prêcher. Sa sincérité était remarquable et les gens ne tarissaient pas d’éloges envers lui, il mourut cependant en l’an 32 de l’Hégire.

23. Abou Al Darda’ Ouwâymir Ibn Zâyd  : Il eut un ami du nom de ‘Abdoullah Ibn Rawâha qui s’était converti à l’Islam.  Un jour qu’il fut absent de son domicile, ‘Abdoullah profita de l’occasion pour détruire une idole qu’il conservait dans sa demeure. De retour chez lui, sa femme en pleurs lui expliqua ce qui s’était passé en son absence et il vint à se demander pourquoi son idole n’avait pas riposté. Par la suite il alla voir ‘Abdoullah et ils se rendirent auprès du prophète après quoi il se convertit à l’Islam. Depuis ce jour, il délaissa son train de vie luxueux et se mit à vivre comme le plus pauvre de tous. Il disait « De ton frère désobéissant, ne déteste que son œuvre. S'il y renonce, il est ton frère » et ne rompait jamais ses liens avec une personne à cause d’un péché qu’elle pouvait commettre. Après sa mort, sa femme ne voulut plus se remarier afin de pouvoir s'unir à lui de nouveau au paradis.

24. Hudâyfa Ibn Al Yamân  : Le prophète lui donna le choix de s’affilier aux Mouhâjirines ou aux Ansars car il fut aussi bien Mecquois que Médinois. En effet, ses origines étaient Mecquoises mais il fut élevé à Yahtrib par ses parents qui se convertirent et qui lui donnèrent une éducation Islamique. Il choisira d’être parmi les Ansars et participera ainsi que son père aux batailles telle que celle d'Ohod. Par ailleurs, le messager d’Allah lui révéla la liste secrète des hypocrites qu’il fut seul à connaître et chargé de surveiller. Hudâyfa sera aussi nommé gouverneur de la ville de Koufa…

25. Sâ’îd Ibn ‘Amîr Ibn Khuzâym  : Sa générosité était grande, et dès qu’il recevait sa solde, il s’empressait d’aller acheter les vivres nécessaires à sa famille et donnait le reste en aumônes. Il lui arrivait même de cacher la vérité à sa femme concernant les aumônes réelles qu’il faisait afin qu’elle ne lui reproche pas d’en faire trop. Bien qu’il fût l’Emir du Châm, il était pourtant dans la liste des gens pauvres ce qui fit pleurer ‘Omar Ibn Al Khattab.

26. Mu’âwiya Ibn Mu’âwiya Al Lâythi  : Lors de sa mort, Allah envoya   70 000 anges pour prier sur sa dépouille car il fut un grand récitateur de la sourate « Al Ikhlas »

27. Abou Hourâyra  : Il possédait un chat ce qui lui valut ce surnom[4]. Il avait un fil constitué de mille nœuds et ne dormait pas avant d’avoir fait la louange à Allah. En effet, il glorifiait son Seigneur à hauteur de 12 000 louanges par jour et disait « Je fais la louange d’Allah selon le prix de mon sang » en désirant s’affranchir du feu. Il insista longuement auprès de sa mère afin qu’elle se convertisse mais elle refusa les nombreuses propositions de son fils. Alors, Abou Hourâyra se rendit chez le prophète en vu qu’il invoque en sa faveur. De retour chez lui, il eut la joie de constater qu’elle prononça l’attestation de foi et qu’elle entra en Islam. En outre, il épousa une femme et eut une fille et tous les trois firent le Qiyâmoul Lâyl (veiller en prières nocturnes) à tour de rôle. Abou Hourâyra passa quatre années aux cotés du prophète et put transmettre de nombreux Hâdiths grâce à la mémoire prodigieuse qu’Allah lui avait accordé. A ce propos, il disait « N’était-ce un verset dans Le Livre d’Allah Tout Puissant, je ne vous aurais jamais transmis quoi que ce soit ». Le verset en question était le 159ème de la Sourate 02. En l’an 59 de l’Hégire, il mourut à Médine sous le califat de Mou’âwiya alors qu’il était âgé de 78 ans.

28. ‘Abd Allah Ibn ‘Abbâs : Il naquit trois années avant l’Hégire et était âgé de 13 ans à la mort du messager d’Allah. Ce dernier avait même invoqué en sa faveur afin qu’Allah  lui accorde la compréhension de la religion et qu’Il  lui enseigne l’exégèse. Aussi, il fut très assidu lors des assemblées que tenait le prophète et apprenait les Hâdiths, lui qui jouissait d’une grande capacité de mémorisation et d’une rare intelligence. Son scrupule le poussa à aller chez une trentaine de compagnons pour vérifier un seul Hâdith et les gens assistèrent en masse à ses cours. Il répondait à toutes les questions que ses coreligionnaires venaient à lui poser concernant l’exégèse, le fiqh, le licite et l’illicite, l’héritage, la poésie, la langue arabe et les mots rares. Ses assemblées se tenaient dans sa propre maison dans laquelle il fit entrer les gens à tour de rôle jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place disponible. C’est lui qui contredit les Khawâridjs lorsqu’ils se retournèrent contre ‘Ali comme nous avons pu le préciser dans le chapitre destiné au califat de ‘Ali Ibn Abî Talib. Parmi ses paroles profitables, il y eut le fait de rappeler que le manque de pudeur à l’égard de ceux qui sont sur notre droite et sur notre gauche (les Anges) au moment de commettre le péché était plus dramatique que le péché en lui-même. ‘Abdoullah Ibn ‘Abbâs, l’océan de science mourut à l’âge de 71 ans et fut enterré à Taïf. En déposant son cercueil pour la prière funéraire, un oiseau blanc entra dans son linceul.

29. ‘Abd Allah Ibn Az Zubâyr  : Il fut parmi les compagnons les plus dévoués à tel point que lorsqu’eut lieu l’inondation qui recouvra la maison d’Allah, il fit le Tawaf à la nage. Par ailleurs, on rapporte que sa prière était parmi les meilleurs qui soit et que lorsqu’il se prosternait, les oiseaux venaient se poser sur son dos le prenant pour un fragment du mur. ‘Abd Allah fut crucifié sur la porte de la Ka’ba en l’an 73 de l’Hégire alors qu’il était âgé de 72 ans. Ce fut Al Hajjaj qui assiégea la Mecque et tua ce noble compagnon qui avait été reconnu calife durant 9 années. 

30. Al Miqdâd Ibn Al Aswâd  : Il fut l’un des préférés d’Allah et de Son prophète. En effet, Le Tout Puissant ordonna à son messager d’aimer quatre personnes et parmi elles, Al Miqdâd. Ce dernier se déclara publiquement Musulman et se fit sévèrement réprimander. Après son émigration à Médine, il dut faire face à une pauvreté extrême et le prophète le prit en charge. Al Miqdâd assista à toutes les batailles et le jour de Badr, on rapporte qu’il n’y eut d’autre cavalier que lui. Il se battait seul contre plusieurs autres cavaliers et triompha d’eux, lui qui maniait l’épée comme personne…Le messager d’Allah lui donna la fille de son oncle en mariage, Zabah Bint Zoubâyr. Al Miqdâd fut aussi un Hâfidh du Noble Coran qu’il enseigna. Il mourut en l’an 33 de l’Hégire à l’âge de 70 ans et fut enterré au cimetière d’Al Bâqi’et ce fut ‘Othmân Ibn ‘Affân qui dirigea la prière funéraire.

31. Suhâyb Ar Roumi : Il était issu d’une famille très riche et fut enlevé et vendu comme esclave en terre Byzantine après que le village voisin fut attaqué. Pendant quelques vingt années, il vivait en servitude et oublia pratiquement la langue arabe alors qu’il ne pratiquait plus que le Byzantin. Forte heureusement, il réussit à s’échapper et gagna la Mecque, lieu de refuge de l’époque. Par la suite, il prospéra dans les affaires et entendit parler du prophète qu’il put rencontrer à la maison d’Al Arqam. Après sa conversion, il fut l’objet de nombreuses persécutions inhumaines. Suhâyb fut aussi très généreux et savait se montrer drôle : Un jour qu’il mangeait des dattes mûres et que son œil fut infecté, le prophète l’interrogea et lui dit « Manges tu des dattes mûres alors que tu as un œil infecté ? ». Suhâyb lui répondit alors « Où est le mal ? Je ne les manges qu’avec l’autre œil ». Par ailleurs, ‘Omar le choisit pour diriger la prière le temps qu’on lui trouve un successeur au poste de calife. Il fut un très bon tireur à l’arc et participa également à toutes les batailles, expéditions et serments d’allégeances jusqu’à la mort du prophète. Il s’interposait entre le messager d’Allah et ses ennemis afin de le protéger du mieux qu’il put. Le prophète disait « notre Seigneur est Unique, votre ancêtre est unique, votre religion est unique. Prenez garde! L’arabité ne se transmet pas par le père ou la mère, mais par la langue. Quiconque parle arabe est par conséquent arabe ».

32. Bilâl  : Il était connu sous le nom de Bilâl Ibn Raaba ou Bilâl Al Ahbâchi. Sa mère se prénomait Hamamah et fut une esclave Ethiopienne. Il eut le grand honneur d’être le premier Muezzin de l’Islam bien qu’il fut l’esclave de ‘Oumâya Ibn Khalaf qui le tortura sans cesse pour ses convictions mais Bilâl continuait malgré tout à répéter « Un seul, un seul » affirmant ainsi l’Unicité d’Allah. Il endura patiemment les sévices jusqu’à ce qu’il ne fut affranchi par Abou Bakr As Siddîq ainsi que six autres esclaves Musulmans. Il assista à de nombreuses batailles ainsi qu’à la conquête de la Mecque. A chaque fois que ‘Omar Ibn Al Khattab rencontrait Bilâl, il disait « Abou Bakr est notre maître et il a affranchi notre maître ! ». Après la mort du prophète, Bilâl ne voulut plus appeler à la prière disant à Abou Bakr « Si tu m’as libéré pour que je sois à toi, je ferais ce que tu veux, sinon laisse moi avec la cause pour laquelle tu m’avais libéré ». Ainsi, il se rendit au Châm pour se consacrer au Djihâd et pour lequel il mourrut dans dans la voie d’Allah .

33. ‘Ammar Ibn Yassîr  : Il était l’un des premiers Qorâychite à embrasser l’Islam et figure parmi les sept premiers Musulmans à avoir assumer ouvertement leur foi. Sa famille toute entière fut torturée pour sa croyance. Les polythéistes le torturèrent par le feu et le prophète d’invoquer en sa faveur afin que le feu lui soit une source de fraicheur comme il le fut pour Ibrahim. Par ailleurs, le messager d’Allah disait « Certes, le paradis désir ardemment voir trois personnes : ‘Ali, ‘Ammar et Sâlmân » mais aussi « ‘Ammar est rempli de foi jusqu’à la cime de ses cheveux ». De plus, il participa à toutes les batailles aux cotés du prophète et le calife ‘Omar lui assigna le gouvernorat de la ville de Koufa. Il sera tué pendant la bataille de Siffin à l’âge de 93 ans en l’an 87 de l’Hégire alors qu’il était du coté de ‘Ali Ibn Abî Talib. Sa mort lui avait déjà été annoncée par le messager d’Allah qui lui dit « Tu sera tué par la faction injuste ».

34. ‘Othmân Ibn Maz’un  : Il embrassa l’Islam avant l’entrée du prophète à Dar Al Arkam et accomplit les deux émigrations. Il prohiba le vin de l’époque même de la Jahiliya[5]  et dit à ce sujet « Je ne boirai point de ce qui emporte ma raison, fait de moi la risée de celui qui m’est inférieur et me pousse à marier ma fille à quelqu’un que je ne désire pas » . Il fut également le premier à être enseveli à Al Bâqi’, le messager d’Allah l’embrassa et ses larmes coulèrent sur la joue de ‘Othmân Ibn Ma’zun.

35.  Hanzala le moine  : Il tomba en martyr le jour de Ohod et le prophète dit avoir vu les Anges le laver entre les cieux et la terre avec de l’eau de pluie dans des récipients en or. Son épouse eut un fils que l’on appela « Le fils de l’homme qui a été lavé par les anges ».

36. Abou Moussa Al Ach’âri  : Il était ‘Abd Allah Ibn Qays de son vrai nom et appartenait à la tribu Yéménite d’Ach’ar. Abou Moussa entra en Islam avant l’Hégire et fit les deux émigrations. Sa voix était remarquable lorsqu’il récitait le Coran et le messager d’Allah lui avait dit « Dieu t’a certainement doué d’une voix pareille à David ». Il était de courte taille, mince et eut une barbe peu fournie. Par ailleurs, il fit partie des grands juristes de son époque avec ‘Omar, ‘Ali et Ibn Mâs’oud. Il fut également chargé par ‘Omar d’enseigner les précèptes religieux ainsi que la lecture du Coran à Koufa et Bassorah. Abou Moussa mourut à Al Koufa en l’an 42 de l’Hégire.

37. Khalîd Ibn Al Wâlîd   : Son nom est Khalîd Ibn Al Wâlîd Ibn Al Moughîra Al Makhzoumi surnomé Abou Soulâymân. Il naquit à la Mecque 25 années avant l’Hégire et combattit les Musulmans à Ohod et à Al Khandaq notamment avant de finalement se convertir. Khalîd fut connu et réputé pour son intelligence tactique et sa qualité de stratège militaire ainsi que pour ses aptitudes au combat. A ce propos le prophète lui avait dit : « Je savais que tu possédais une intelligence aigue et j’ai souhaité qu’elle te mène au bien ». Il participa à de nombreuses batailles ainsi qu’à la conquête de la Mecque et fut de ceux que le messager d’Allah choisit pour l’accompagner au pèlerinage d’adieu. Il prendra le commandement de l’armée Musulmane à plusieurs reprises et sera surnommé « l’épée de Dieu » comme ce fut le cas contre les apostats sous  le califat d’Abou Bakr As Siqqîd, à Al Yâmâma pour combattre les troupes de Mousâylima le menteur, contre l’armée Perse d’Hourmouz ou contre l’armée Byzantine lors de la bataille d’Al Yarmouk. A chaque fois, il se distinguait mémorablement par ses nombreuses prouesses et fut auréolé de gloire à tel point que ‘Omar le destitua de peur que sa notoriété ne lui fasse du tord ainsi qu’aux Musulmans. Khalid Ibn Al Wâlid rendit l’âme en l’an 18 de l’Hégire d’une maladie bénigne mal soignée, ‘Omar le pleura beaucoup et dira « Les femmes ne sont plus capables d’enfanter un autre Khalîd ».





























[1] Chef de tribu
[2] Cimetière situé à Médine à l’angle sud-est de la mosquée du Prophète
[3] Iran actuel
[4] Père de chaton
[5] Epoque pré-Islamique

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