L'Homme qui délaisse la quête du savoir religieux est coupable d'un crime contre sa propre personne, il est à l'image de la feuille qui virvolte au gré des vents, ne sachant où prendre racine...



23 novembre 2010

* Le Nectar Cacheté __________

Le Nectar Cacheté



Shâykh Safi Ar Rahmân Al Moubarakfawri/ Editions Daroussalam



SYNTHESE DU LIVRE EN 40 PAGES :


1. Cadre de vie des tribus arabes :

Le terme « Arabe » renvoie au désert, aux espaces vides et infertiles et peut également désigner la péninsule arabe et les populations y ayant élus domicile.

La péninsule arabique s'étend de 3 429 904 km² à 4 458 875 km², elle est une vaste étendue cernée par le désert formant une forteresse imprenable, ce qui explique en partie que les peuples Arabes aient été libres de tout temps.

- Parmi les tribus arabes, nous pouvons citer :


- Les arabes disparus : Ils sont les tout premiers Arabes et ont complètement disparus, nous  pouvons citer les 'Ad, les Thamoûd, les Tâsam, Les Jâdis ou encore les Imlâq.

- Les arabes de souche[1] : Ils sont les descendants de Yaarab Ibn Yachjoub Ibn Khatan

- Les arabes d'adoption : Ils sont les descendants d'Ismaël, les arabes 'Adnanites dont le berceau est le Yémen. L'origine de leur tout premier ancêtre Ibrahim est en Iraq dans une bourgade du nom de 'Âr proche de Kufa.

Ismâ’îl eut 12 garçons de la fille de Moudad ibn ‘Amr[2] et qui sont :

- Nâbit, Khaydâr, Adbâyil, Mabcham, Mishma', Douma, Misha, Houdoud, Yatma, Yatour, Nâfis, Khaydmân.

De ces douze fils émergea 12 tribus qui tombèrent toutes dans l'oubli exceptée celle de Nâbit qui fut attaquée par les Romains, et celle de  Kaydâr qui resta à la Mecque et se multiplia jusqu'à donner naissance à 'Adnân, 21ème aïeux dans la chronologie du prophète.

- Pouvoir et autorité chez les arabes :

 Le pouvoir au Hijaz :

Ismâ’il dirigea la Mecque et le temple d’Allah 20 siècles avant l’ère Chrétienne, toute sa vie durant et il mourut à l’âge de 137 ans. Par la suite, ses fils Nâbit et Kaydar prirent le relais.
Les Jouhoumites quant à eux, dont l’installation à la Mecque date du 21ème siècle avant l’ère Chrétienne, ont été chassés de la Mecque par les Khouzaites qui y régnèrent pendant 300 ans.  Par la suite, Kousay Ibn Kilâb demanda au dirigeant de la tribu de Khouzâa en la personne de Halil Ibn Habcha, la main de sa fille qu’il épousa. A la mort de Halil, éclata une guerre entre Khouzâa et Qorâych à la suite de laquelle Kousay devient maître de la Mecque et du temple aux environ du 5ème siècle après JC. Il y construisit « Dar an Nadwa[2] » où se décident les grandes affaires (leadership, mariages, ravitaillement…).

A sa mort, Kousay confia Dar an Nadwa, le contrôle de la Kaaba, la gestion de l’étendard et le ravitaillement des pèlerins à ses fils Abdid Dar et Abd Manâf. Ainsi, les bânou ‘Abdid Dar se reservaient la gestion de Dar an Nadwa de l’étendard ainsi que de la kaaba, tandis que les ‘Abd Manâf se consacraient au ravitaillement des pèlerins en eau et en alimentation. ‘Abd Al Mouttalib Ibn Hâchim Ibn ‘Abd al Manâf, grand père du prophète fut tiré au sort pour s’acquitter de cette mission.

Par ailleurs, les chefs de tribu avaient le droit à 4 privilèges :

- Le Mirba’a : 1/4 du butin
- Le Safi : Part que se réserve le chef avant le partage
- Le Nasita : Ce que le chef prend en chemin avant d’arriver au campement
- Le Foudoûl : Ce qu’on ne peut pas partager tel que les chameaux ou les chevaux   


- La religion des Arabes :


A l’origine, la plupart des arabes ont répondu à l’appel d’Isma’il et donc à l’adoration d’Allah l’Unique. Cependant, le chef de Khouzâa,’Amr Ibn Louhay fit un voyage en Syrie au cours duquel il vit les gens adorer les idoles. Il approuva cette pratique et prit la résolution d’importer l’idolâtrie à la Mecque. Il revint donc avec « Houbal », une idole qu’il disposa à l’intérieur de la Kaaba et appela les gens au Shirk.

Par ailleurs ‘Amr Ibn Louhay fut informé que les anciennes idoles du peuple de Noé furent enterrée à Jiddah. Parmi elles, nous pouvons évoquer Wadd, Souwa, Yaghouth, Yaouq ou encore Nasr.  La conséquence de ce drame fut que chaque maison possédait son idole tandis que la sainte mosquée en comportait 360 lorsque Mohammed conquit la Mecque, les plus grandes furent Al Lat, Al’Ozza et Manât.

Malgré cela, ‘Amr et son peuple pensaient respecter la religion d’Ibrahim et que cette forme de vénération relevait d’une innovation positive [Coran : S39 V 31].


- Les pratiques religieuses polythéistes : 

- Invocation des idoles et recherche de leur intercession
- Pèlerinage, circumambulation autour de la Ka’ba
- Prosternation devant les idoles
- Sacrifices et offrandes faite à l’intention des idoles et également d’Allah : A ce propos, il est d’autant plus édifiant d’apprendre qu’ils se permettaient aisément d’offrir aux idoles ce qu’ils réservaient à Allah mais qu’ils ne s’adonnaient jamais à la pratique inverse [Coran : S06 V13].

Une chamelle ayant produite 10 femelles de suite était libérée et personne ne devait jamais plus la monter, ni boire de son lait. Dans l’éventualité où elle donnerait naissance à une 11ème femelle, on lui fendait les oreilles et lui donnait le nom de « Bâhira », personne ne devait alors la toucher. La brebis ayant mis bas 10 jumeaux femelles est la « Wasilah » et l’étalon qui était le géniteur de 10 femelles successives portait le nom de « Hami » [Coran : S05 V103].

Par ailleurs, les arabes consultaient le Zalam[3] pour décider de leurs actions et croyaient aux prédictions des devins.

Les profanes venant faire le tour de la kaaba devaient porter le Khoums[4] et le cas échéant s’en acquitter en état de nudité. Les femmes, elles, devaient effectuer la circumambulation en état de nudité avec un bandeau pour seul accoutrement [Coran : S07 V31].

Après l’état de sacralisation, les Qorâyshites accédaient à leur maison non par la porte mais bien par le derrière des demeures [Coran : S02 V189].

- Le Judaïsme en Arabie :

La persécution des Juifs qui entraîna leur départ pour le Hijaz et Babylone favorisa la propagation du Judaïsme à travers les Arabes et les tribus juives parvenues à Yathrib qui dépassaient le nombre de vingt. Par ailleurs, Asad Abi Karb fit pénétrer le Judaïsme au Yémen et c’est son fils, en 523 qui dirigea les opérations visant à brûler les hommes, femmes et enfants Chrétiens.


- Le Christianisme en Arabie :

Les abyssiniens[5] et les Romains occupèrent l’Arabie. En 378, les missions Chrétiennes entrèrent au Yémen ce qui provoquera des conversions massives. Le mazdéisme[6] et le sabéisme[7] connaîtront alors la phase de déclin face à l’arrivée de ces nouvelles religions.


- Le mariage anté-Islamique :


Le mariage avant l’avènement de l’Islam  pouvait prendre plusieurs formes assez insolites qu’il est utile d’énumérer :

- Un homme demande la main d'une femme et se marie avec elle [8]

- Mariage conclu par la force de l’épée

- Mariage dit du « commerce charnel » dans le but d’obtenir un enfant noble. Le mari priant à sa femme de le pratiquer avec l'homme qu'il lui aura désigné en fonction de son rang
- Un groupe d’hommes de moins de dix avaient chacun un rapport avec une femme qui, une fois enceinte désigne le mari en fonction de sa préférence

- Une prostituée met un drapeau blanc devant sa porte pour se signaler et désigne plus tard le père parmi plusieurs hommes


D’autres pratiques abominables avaient cours à cette époque comme le fait d’enterrer les filles vivantes par peur de la pauvreté ou par humiliation. On leur préférait les enfants mâles qui constituaient un argument de poids pour se faire craindre des autres tribus. Leur devise était « Assiste ton frère qu’il soit oppresseur ou oppressé ».


Malgré leurs agissements plus que pervers, les arabes gardaient tout de même de solides qualités pour lesquelles ils étaient connus autant de leurs alliés que de leurs opposants.


En effet, les arabes étaient connus pour leur grande générosité et leur hospitalité, ils buvaient du vin qu’ils nommaient « Bintoul-Karam »[9] en vertu de son effet désinhibiteur qui encourage à la munificence.


Ils étaient également reconnus pour leur déterminisme, le refus de subir l’humiliation ou l’injustice, leur scrupule face au respect des engagements ainsi que pour leur simplicité et leur nomadisme.

2. La Généalogie du prophète  :

Pour plus de clarté, nous la scinderons en 3 phases distinctes selon les modalités suivantes :

Du prophète Mohammed                    
à ‘Adnân


(Unanimité des                                                                    Généalogistes)                                                                                                              
                                                                                                                     

-Mohammed Ibn ‘Abdillah       
-Ibn Hâchim (‘Amr)                        
-Ibn ‘Abd Al Manâf (Al Moughira)     
-Ibn Kilâb                                                                    
-Ibn Mourra                               
-Ibn Kaab                                   
-Ibn Louay                                  
-Ibn Ghalib                                 
-Ibn Fihr (Qorâych)                          
-Ibn Illyâs                                  
-Ibn Moudar                             
-Ibn Nizâr                                  
-Ibn ‘Adnân                                
                                                  
La famille du prophète  est donc Hachémite.

Son grand père Hâchim ibn ‘Abd Manâf s’appelait en réalité ‘Amr mais avait hérité du nom de hâchim car il été connu pour couper le pain[10].

Il se maria avec Salma Bint ‘Amr qui lui donna 4 garçons[11] et 5 filles[12].

‘Abdoul Mouttalib vit en rêve l’emplacement du puits de Zem Zem qu’il se mit à creuser et y déterreras quelques affaires ayant appartenues aux Jourhoumites telles que des épées, des cuirasses, des objets en or…

Aussi, il eut quelques démêlés avec les Qorâychites et fit le vœu à Allah que si Il Lui donnait 10 enfants mâles, il sacrifierait l’un d’entre eux en Son Nom à la Ka’ba .
‘Abdoul Mouttalib eut alors 10 fils et 6 filles.
Parmi ses enfants se trouvaient ‘Abdoullah, père du prophète Mohammed, dont la mère s’appelait Bint ‘Amr Ibn Aïdh, Ibn Imrân, Ibn Makhzoum, Ibn Yakdhân, Ibn Mourra.

Afin d’honorer sa promesse, ‘Abdoul Mouttalib organisa un tirage au sort qui devait désigner le fils qu’il devait sacrifier. Néanmoins, le sort désigna son fils préféré ‘Abdoullah qu’il dut emmener au sacrifice mais les Qorâychites empêchèrent son accomplissement.

Il tira donc au sort entre 10 chameaux et ‘Abdoullah mais ce dernier fut de nouveau désigné. Il en fut ainsi toutes les fois que son père augmentait la quantité de chameaux à sacrifier au rythme de dix par dix jusqu’à arriver à 100 chameaux contre le sacrifice de son fils. A ce stade, les chameaux furent enfin tirés et immolés en lieu et place de ‘Abdoullah.

Cet événement donna au prophète l’occasion de dire qu’il est le fils issu des 2 offrandes : Ismâ’il et ‘Abdoullah.

Plus tard, ‘Abdoullah épousa Amina Bint Wâhb Ibn ‘Abd Manâf qui fut la meilleure femme des Qorâychites de par son rang social et sa noble lignée. Il mourut avant la naissance du prophète ou deux mois après selon certains.


3. L’Epoque Mecquoise :

a) Naissance du prophète Mohammed :

- Il naquit à la Mecque au matin du 9 du mois Rabi’Al-Awwal au début de l’année de l’épisode de l’éléphant[13] soit le 20 ou le 22 avril 571 de l’ère Chrétienne.

- Amina donne la nouvelle de sa naissance à ‘Adbil Mouttalib qui lui donnera le nom de Mohammed.

- La circoncision eut lieu au 7ème jour de sa naissance

- La coutume des arabes voulait que la mère trouve une nourrice pour son enfant afin qu’elle se charge de son allaitement et qu’il soit doté d’une forte constitution lui permettant d’éviter les maladies de la ville.

- Ainsi, ‘Abdil Mouttalib trouvera en la personne de Hâlima bint Abi Thouwayb la femme qui se chargera de cette fonction. Celle-ci racontera plus tard qu’elle cherchait en compagnie de son époux un nourrisson à allaiter en vue de percevoir une contrepartie intéressante de la part de son père et refusa Mohammed du fait qu’il n’en eut pas. Toutes les femmes qui l’accompagnèrent en trouvèrent un exceptée cette dernière  qui se résolue finalement à prendre Mohammed avec elle. Aussitôt ses seins et sa chèvre s’emplissaient de lait et Allahcontinua d’accroître leur faveur jusqu’à ce que le petit Mohammed fût sevré à l’âge de 2 ans.

- Hâlima comprit alors que l’enfant était béni et proposa à sa mère Amina de le garder quelques temps encore auprès d’elle pour qu’il soit encore plus fort. C’est ainsi qu’il resta auprès de sa nourrice jusqu’à l’âge de 4 ou 5 ans.  Et c’est à ce moment que survint le célèbre événement de la fente de la poitrine de Mohammed par l’ange Gabriel qui lui fendit le cœur et y retira une sangsue qui symbolisait la part que Satan avait de Mohammed, la lava dans une cuvette en or, puis la remis à sa place. Le voyant ainsi étendu au sol, les gens crurent qu’il était mort.

- Cet épisode poussa Hâlima à le rendre définitivement à sa mère par peur pour lui et Mohammed resta donc auprès de sa mère jusqu’à l’âge de 6 ans; juste avant qu’elle ne meurt suite à un voyage long de 500 km qu’elle effectuait avec ‘Abdil Mouttalib, son fils ainsi que sa servante Oum Aymân.

- Dès lors, Mohammed était orphelin et resta à la charge de son grand père ‘Abdil Mouttalib qui éprouvait une grande affection pour lui jusqu’à ce qu’il ne décède. Son petit fils avait alors 8 ans et 2 mois et fut confié à son oncle Abou Tâlib.

- Abou Tâlib et son neveu alors âgé de 12 ans, firent un voyage en Syrie au cours duquel ils rencontrèrent un moine du nom de Bahayrâ (Jarjis). Celui-ci pris la main de Mohammed et lui révéla qu’il est le seigneur des mondes, le messager d’Allah et que les arbres se sont prosternés à son passage. Il reconnut également le signe de la prophétie que portait le prophète au dessous du cartilage de son épaule et attesta qu’il était mentionné dans leurs livres.

Par ailleurs, le prophète était âgé de 20 ans lorsqu’il participa à la guerre des Foujjar qui opposait les tribus Qorâychites aux Kinanas. Cependant, sa contribution ne se limita qu’à ramasser les flèches.

A 25 ans, Mohammed fit un voyages en Syrie pour le compte d’une noble et riche commerçante du nom de Khadija bint Khouwâylid qui reconnue en lui l’honnêteté, la franchise et la douceur qui le singularisait si bien.

Elle décida donc de l’épouser ce à quoi Mohammed répondit positivement et offrit une dot de 20 vaches. Khadija était alors âgée de 40 ans et fut la mère de tous les enfants du prophète exception faite d’Ibrahim.

Ses enfants : Al Qâsim, Zâynâb, Roukayya, Oum Koultoum, Fatima et ‘Abdoullah.

Les Qorâyshites entreprirent la reconstruction de la Kaaba dont les fondations s’étaient affaiblies avec le temps alors que Mohammed avait 35 ans. Al wâlid Ibn Al Moughira fut le premier à commencer le travail de démolition. En atteignant la fondation construite par Ibrahim, on commença alors à reconstruire  et chaque tribu s’enquerra d’une charge spécifique. Cependant il y eut des divergences au moment de remettre la pierre noire à sa place et de déterminer qui aurait l’honneur de la placer. Une solution fut alors trouvée à ce dilemme, elle consistait à remettre ce privilège au premier qui ferait son entrée dans la mosquée pour venir les rejoindre et c’est notre prophète Mohammed, « el amîn »  qui fut cette personne.
Il est opportun de scinder l’époque prophétique de Mohammed en deux phases majeures :

L’époque Mecquoise qui s’étale sur une période de 10 ans et l’époque Médinoise qui durera 13 années.

Âgé de 37 ans, le prophète se rendait à la grotte de Hira[14] pour y faire des retraites spirituelles.

Les premières manifestations de la révélation chez Mohammed furent des rêves profitables, il n'en faisait aucun sans en voir la concrétisation.


b) 1ère Révélation :


A 40 ans 6 mois et 12 jours[15], Mohammed reçut un message Divin de la part de l’ange Gabriel au lundi 21 du mois de Ramadan (10 Août 610 G). L’ange se présenta à lui et lui ordonna de réciter ce à quoi il rétorqua qu’il ne savait pas lire, Il fut alors saisi et l'ange l'étrangla à trois reprises après chaque réponses similaires du prophète.  L'ange lui récita alors les trois premiers versets de la sourate 96 :


« Récite au nom de ton Seigneur qui a crée, qui a crée l'homme d'une adhérence.  Récite, ton Seigneur est Le Très Noble »


Le  prophète revint tout tremblant auprès de Khadija et la pria de l'envelopper. Peu après, elle le conduisit chez son cousin Waraka Ibn nawfal (un Chrétien) et lui exposa les faits. Il reconnut alors la prophétie avant de décéder peu après.


- L'Interruption momentanée de la révélation :

Selon Ibn Hajar, la finalité de cette coupure était de laisser le temps nécessaire au prophète de se remettre de sa frayeur. Néanmoins, Il fut très affecté par la suspension de la révélation qui dura quelques jours à tel point qu'il se résolut à se jeter d'une montagne mais l'Ange Gabriel apparue à temps et lui dit: "Mohammed, tu es sans aucun doute le messager d'Allah".


c) 2ème Révélation :

Elle eut  lieu alors que le prophète marchait, il entendit une voix au dessus de lui, il s'agissait de l'ange Gabriel assis sur une chaise entre le ciel et la terre qui lui récita les 5 premiers versets de la sourate 74 :

"O, Toi le revêtu d'un manteau; Lève toi puis avertis; Et ton seigneur, glorifie Le; Et tes vêtements purifie les; Et de toute souillure écartes toi"

Ce verset marque les prémisses de l'appel du messager, il lui est ordonné d'aller à la rencontre des gens et de les avertir.

d) Trois années d'appels secrets :

 La Mecque était le centre religieux des Arabes, appeler les gens à une religion nouvelle, c'était s'exposer à la rudesse des hommes et c'est pourquoi l'invitation à l'Islam se fit secrètement, afin de ne pas susciter la violence de ceux qui s'y opposeraient et provoquer ainsi un engrenage d’incidents.

En premier lieu, le prophète appela naturellement ses proches. Les premiers fidèles qui embrassèrent l'Islam dès le premier jour d'appel portent le nom de « As sâbikoun Al awwaloun[16] » dans le Saint Coran. Parmi eux  figurait Khadija Bint Al Khouwâylid, Zâyd Ibn Haritha[17], Ali Ibn Abi Tâlib[18] ou encore Abou Bakr As Siddik

Grâce à Allah puis à l'appel d'Abou Bakr, 'Othmân Ibn 'Affân Al Amawi, Az Zoubayr Ibn Al Awwâm Al Asadi, 'Abdou Rahmân Ibn 'Awf, Sa'd Ibn Abi Waqqâs Az Zouhri et Talha Ibn 'Oubaydillah At Taymi embrassèrent l'Islam et en constituèrent l'avant-garde.

Les 1ers  Musulmans appartenaient à toutes les factions de la tribu Qorâych, puis les gens entrèrent en Islam par groupes d'hommes et de femmes ce qui finit par attirer l'attention des Qorâyshites.

e) Généralisation de l'appel :

Le prophète appela son clan, les Bâni Hachim, à adopter l'Islam [Coran : S26 V 214]. Ils vinrent donc avec un groupe de Bânil Mouttalib 'AbdManâf composé d'environ 45 hommes.

Lorsque le prophète voulut prendre la parole, Abou Lahab, son oncle, l'en empêcha. Pour sa deuxième tentative, le messager bénéficiait du soutient de son oncle Abou Talib et monta sur le mont As-Safa et les avertit d'un terrible châtiment. Abu Lahab déclara à Mohammed « Que tu périsses le reste du jour ». Allah fit alors descendre le 1er verset de la Sourate 111.
Puis vint le verset 94 de la Sourate  « AL Hijr » qui ordonne au prophète d'exposer clairement le message. Il se mit donc à prier au vu et au su de tous.

Ce comportement était très mal perçu par les Qorâychites, surtout à l'approche du pèlerinage. Ils fixèrent alors une réunion chez Wâlid Ibn Al Moughira dont le projet visait à trouver les moyens de décrédibiliser le prophète. Plusieurs solutions furent proposées tels que l'accuser d'être un devin, un fou, un poète ou même un magicien. Mais Wâlid ne trouvait pas que Mohammed ressemblait à ces catégories de personnes qu'il connaissait bien, il fallait donc trouver autre chose. Il dit alors « ce n'est que magie apprise » [Coran : S74 V18-25].

La réaction des ennemis de l’Islam ne se fit pas attendre, les stratagèmes visant à enrayer l'appel furent :

- La moquerie et la ridiculisation pour démoraliser les Musulmans : [Coran : S15V 06 ; S83V 29-33].
- La diffusion de fausses informations sur l'identité du prophète et son enseignement [Coran : S25 V05, S16 V103].
- Empêcher les gens d'écouter le Coran : A ce propos, An Nadr avait même engagé un esclave chanteur afin d'égarer les gens hors du chemin d'Allah [Coran : S31 V06].

f) Les persécutions :

En plus des persiflages en tous genres auxquels il s'adonnait, Abou Jahl torturait les Musulmans, leur infligeant d'avilissantes souffrances. Bilâl, esclave affranchi d'Oumayya Ibn Khalaf Al Jahmi fut attaché puis traîné par le cou et exposé au soleil où il fut torturé. Il sera racheté par Abou Bakr pour 5 ou 7 onces d'argent ou échangé contre un autre esclave selon d'autres versions. Soumayya[19]  quant à elle fut le premier martyr de l'Islam et les persécutions continuèrent sans cesse.

Les Qorâychites sont allés voir l'oncle du prophète Abî Talib, un homme influant et respecté, pour le convaincre d'empêcher son neveu de poursuivre l'appel, les trois tentatives successives furent un échec et ils durent se rendre à l'évidence qu'Abî Talib ferait tout pour le protéger. Ils lui proposèrent alors de l'échanger contre un homme beau et fort mais il déclina leur offre, une fois de plus. Cet ultime refus poussa les Qorâychites à se résoudre  d’agresser physiquement le prophète.

Dans le même temps, Abu Lahab somma ses fils de divorcer des filles du prophète Rouqayya et Oum Koultoum. On se mit à jeter des détritus sur le noble messager alors qu'il était en prière, Oumayya Ibn Khalaf  le calomniait et le diffamait sans relâche [Coran : S104 V01]. Abou Lahab tenta même d'écraser le visage du Nâbi[20] dans la poussière mais il fut empêché en cela par la vision qu'il eut d'un fossé rempli de flammes.

Dans l'intérêt des Musulmans, le prophète leur préconisa alors de cacher leur conversion, et de ne plus se rassembler qu'au sein de la maison d'un dénommé Al arkam Ibn Abil Arkam Al Makhzoumi qui prit le nom de « Dar Al arkam » et qui se trouvait dans la montagne d’As Safa.

En dépit de toutes les mesures de précautions qui étaient prises, les persécutions s'aggravèrent vers le milieu ou la fin de la 4ème année de la prophétie de Mohammed et c'est au milieu de la 5ème année qu'il ne devint plus supportable aux Musulmans de vivre leur foi à la Mecque. C'est alors que le Verset 10 de la sourate « Az-Zoumar » fut révélé et qui encourageait les Musulmans à émigrer, la terre d'Allah étant vaste.

g) 1ère émigration : Négus, roi d'Abyssinie était de l'étoffe des justes et le prophète ordonna donc aux fidèles d'y émigrer. Pour l'anecdote et de la bouche du noble messager, 'Othmân Ibn 'Affân et Roukayya  furent le premier couple à émigrer dans la voie d'Allah après Ibrahim et Lot.

h) 2ème émigration : Les Musulmans qui s'étaient installés en Abyssinie avaient eut vent  d’une nouvelle annonçant la conversion des Qorâychites, ils décidèrent donc de rentrer à la Mecque. Cependant, sur le chemin du retour, ils apprenaient que ceci n'était en réalité que pure affabulation et décidèrent de rebrousser chemin à l'exception d'un groupe d'entre eux qui se résolut à regagner la Mecque.

Les Qorâychites qui virent Négus traiter les Musulmans avec égard et respect en leur assurant paix et tranquillité, lui envoyèrent deux hommes doués d'intelligence, si ce n'est de malice en la personne de 'Amr Ibn Al-'As et 'Abdoullah Ibn Abî Rabiaa. Ils étaient couverts de cadeaux qu'ils voulurent lui offrir afin qu'ils chassent les émigrants d'Abyssinie qui, à leurs yeux, avaient trahis leur religion et leur clan.

Négus demanda alors à ce qu'on lui amène les Musulmans afin de pouvoir juger de leur version et dit : « Quelle est donc cette religion pour laquelle vous vous séparez de votre peuple, sans embrasser la mienne ni aucune des autres religions? »

Ja'far Ibn Abî Talib, le porte parole des Musulmans expliqua alors que son peuple vivait dans l'injustice et la corruption avant que ne vienne un prophète dont la franchise et le rang étaient connus de tous et qui n'avait que pour seul message d'adorer Allah sans ne rien lui associer. Il lui récita le début de la sourate « Maryam » et Négus, à l'instar des ses patriarches, ne put s'empêcher de contenir ses larmes. Il s'engagea donc à les protéger !

Quant à notre noble prophète, il était resté à la Mecque, priant et récitant les versets du Seigneur des mondes aussi bien à voix basse qu'à voix haute, faisant face aux nombreux sévices qu'il dut subir avec patience. 'Oqba ibn Abi Mou'ait commit la plus grande agression envers Mohamed en le saisissant de son vêtement pour l'étrangler jusqu'à ce qu’Abou Bakr n'intervienne.



- La conversion de Hamza Ibn 'Abdil Mouttalib: Elle eut lieu au mois de Thoul Hijja à la fin de la 4ème année de prophétie alors qu'Abou Lahab fracassa la tête du prophète à l'aide d'une pierre. Ce comportement déplut gravement à Hamza qui frappa cet injuste en retour et déclara sa conversion

- La conversion de 'Omar: Le prophète avait formulé l'invocation à Allah de favoriser l'Islam par l'entremise de celui qu'Il préférait parmi 'Omar et Abu Lahab Ibn Hichâm. Allah lui préféra 'Omar et ce dernier se convertit après la lecture d'un passage de la sourate « Taha » qu'il découvrit sur un feuillet alors qu'il se trouvait chez sa sœur qu'il venait justement de blâmer en raison de sa conversion à l'Islam. 'Omar décida alors de clamer haut et fort sa conversion et ce fut un véritable tournant dans l'histoire des prémisses de l'Islam puisqu'il permit aux Musulmans de jouir d'une relative tranquillité. A ce propos Ibn Mas'oud dit : "Nous ne pouvions pas prier à la Kaaba avant la conversion de 'Omar à l'Islam".

Ce signe fort était vu par les polythéistes comme une menace grandissante et un argument de poids en leur défaveur. Ils se décidèrent donc d'envoyer Abal Wâlid avec pour mission de corrompre le prophète en lui proposant argent, pouvoir et notoriété. Le messager d'Allah lui tint la meilleure des réponses qui fut de lui réciter les 5 premiers versets de la Sourate 41. Abal Walid confessa n'avoir jamais entendu tel langage auparavant.

Malgré cet aveu manifeste, ses acolytes persistèrent sans relâche dans leurs égarements à l'image d'Al Aswâd Ibn Mouttalib Ibn Asad ibn 'Abdil-Ozzâ, Al Wâlid ibn Al Moughira, Omayya Ibn Khalaf, et Al 'As Ibn Wâ'il As-Sahmi qui proposèrent au messager d'adorer leurs divinités en contrepartie de leur adoration pour son Dieu Unique jusqu'à ce que ne revienne l'un ou l'autre vers la religion véritable. Cette proposition fut suivie d'une réponse cinglante contenue dans la sourate « Al Kâfiroun » : «Dis : O négateurs ! Je n’adore pas ce que vous adorez ; pas plus que vous n’adorez ce que j’adore ! Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. A vous votre religion, et à moi la mienne ! » 

Ils durent alors se rendre à l'évidence que toutes leurs concessions n'avaient aucun effet sur la détermination de Mohammed.

An Nadr Ibn Al Haritha alla voir les Juifs qui lui conseillèrent de poser trois questions au prophète et de trancher définitivement quant à savoir s’il est un véritable envoyé de Dieu ou un misérable prétentieux.

Aussi, les questions furent les suivantes :

- « Interrogez le sur les jeunes qui s'en allèrent dans le temps, à quoi revient leur sort? »
- « Interrogez le sur un homme errant qui atteignit le levant et le couchant, quelle est son histoire            ? »
- « Interrogez le sur l'âme, quelle est-elle? »


- Des jours après descendit la sourate « Al Kahf » renfermant l'histoire de ces jeunes que l'on appelait « les gens de la caverne ».
- L'histoire de l'homme errant concernait Thoul-Karnayn
- Quant à l'âme, c'est la sourate « Al Isra » qui se charge de fournir la réponse.

Une fois de plus, le prophète avait fait la preuve flagrante et incontestable de sa probité.

Abî Talib prit le parti de réunir les Bâni Hachim et les Bâni 'Abdil Mouttalib autour d'un pacte de protection du prophète. Aussi bien les fidèles d'entre  eux que les païens le ratifièrent pour leur conviction ou sur la base de la solidarité et du bon voisinage arabe excepté Abou Lahab.

En réplique, Les Qorâychites imposèrent un blocus généralisé et visant tout les aspects de la vie (commerce, mariage…) à l'encontre de toutes les personnes qui seraient impliquées dans l'assistance du prophète. Ce traité rédigé sur un feuillet, dura 2 ou 3 années, et eut de grandes répercutions sur les Musulmans notamment sur la famine qui augmentait à mesure que le prix des denrées soit multiplié.

Le mois de Mouharram de la 10ème année de la prophétie marqua la rupture de l'embargo. Le prophète fut informé de la destruction du feuillet renfermant le traité injuste à l'exception de la mention "En ton nom Seigneur" que les termites avaient laissé intacte.

Abî Talib informa les Qorâychites de ce miracle afin qu'ils croient mais une fois de plus, ils se détournèrent de ces signes évidents [Coran : S54 V02]. Mais en dépit de cela, une ultime délégation composée de 25 hommes environ fut envoyée à Abî Talîb afin qu'il leur livre le prophète. C'est alors que Mohammed leur proposa de leur transmettre une parole qui leur permettrait de maîtriser les arabes et de rendre les non arabes redevables : « Il n'y a de dieu qu'Allah » [Coran : S38 V 01-06].

Peu après, en l'an 10 de la prophétie et 6 mois après l'embargo, Abî Talib rendit l'âme et ce fut au tour de Khadija de lui succéder dans l'épreuve de la mort deux ou trois mois plus tard, elle était alors âgée de 65 ans. L'année de leur mort fut surnommée « l'année noire ».

Au mois de Chawwâl, le prophète épousa Sawda bint Zama'a, une des premières converties, dont le mari As Sarkân Ibn Amr mourrut. Elle fut la première épouse du prophète après Khadija et quelques années plus tard viendra le tour de 'Aicha.

i) L'appel à l'Islam hors de la Mecque :

Le messager d'Allah alla à Taïf accompagné de son esclave affranchi Zayd Ibn Haritha mais une fois de plus, il fut maltraité par les insultes et les jets de pierres. Il se plaignit  alors à Allah de son impuissance et décida de retourner à la Mecque. Arrivé aux abords de la ville, il vit l'ange Gabriel et l'ange de la montagne se tenant prêt à renverser sur les Mecquois, les deux monts[21] de la Mecque qui font face l'un à l'autre.

Bien qu'il fut empli de tristesse et de ressenti, le prophète épargna les Mecquois, ne leur souhaitant que de revenir au monothéisme pur, celui d'Abraham l'ami intime du Tout Puissant, et c'est bien là la preuve de sa grandeur d'âme.

Le pèlerinage, qui eut lieu aux alentours de la fin de l'an 10 de la prophétie, était l'occasion de présenter l'Islam aux tribus venant effectuer leurs rites à la Mecque. Certaines tribus rejetèrent le message[22] tandis que d'autres personnes acceptèrent la vérité, parmi eux nous pouvons citer : Souwâyd Ibn As Samit, Iyyâs Ibn Mouaâth, Abou Thar Al Ghifâri, Toufail Ibn 'Amr Ad Dousi ou encore Damâd Al Azdi.

Chacun retourna donc dans sa tribu respective prêcher la bonne parole et c'est au pèlerinage de l'an 11 de l'Hégire[23] que l'on put constater le fruit de ces appels qui ramenèrent à la Mecque de nouveau fidèles.

- Mention du mariage du prophète avec 'Aicha :

Au mois de Chawwâl de la 11ème année de la prophétie, 'Aicha bint Abou Bakr As siddik se maria avec le messager d'Allah. Elle était alors âgée de 6 ans mais n'entra dans la maison conjugale qu'à l'âge de 9 ans. Ce fut un grand honneur pour Abou Bakr de donner sa fille en mariage à un prophète et de renforcer par là même les liens qu'il entretenait avec lui.

- Le voyage nocturne et l'ascension :

Plusieurs versions apparaissent quant à la date à laquelle cet événement majeur eut lieu. Certains avancent qu'il arriva 10 mois avant l'Hégire au mois de Ramadan de l'an 12 de la prophétie, d'autres, un an avant l'Hégire au mois de Rabi' Al Awwâl de l'an 13 de la prophétie, et enfin au mois de Mouharram de l'an 13 de la prophétie soit un an et 2 mois avant l'Hégire.
Alors que le prophète dormait dans le coin de la Kaaba, on lui fendit la gorge et  l’abdomen et retira son coeur en y mettant foi et sagesse. Il monta ensuite sur une monture blanche du nom d' « Al Burâq » jusqu'à arriver à Jérusalem où il eut l'honneur suprême de présider la prière en présence de l'ensemble des prophètes.

 Puis, l’ange Gabriel l'emena en direction du ciel inférieur :

Au 1er ciel : Il vit Adam qui lui dit « Bienvenue au fils vertueux et prophète vertueux ».
Au 2ème ciel : Il vit Jean[24] et Jésus[25] qui lui  dirent : « Bienvenue au frère vertueux et prophète vertueux »
Au 3ème ciel : Il vit Joseph[26] qui lui dit : « Bienvenue au frère vertueux et prophète vertueux »
Au 4ème ciel : Il vit Enoch[27] qui lui dit : « Bienvenue au frère vertueux et Prophète vertueux »
Au 5ème ciel : Il vit Aaron[28] qui lui dit : « Bienvenue au frère vertueux et prophète vertueux »
Au 6ème ciel : Il vit Moïse qui lui dit : « Bienvenue au frère vertueux et prophète vertueux » pleurant de savoir que la communauté de Mohammed sera plus nombreuse que la sienne au paradis [Coran : S20 V23].
Au 7ème ciel : Il vit Abraham adossé à « Bayt Al ma'mûr »[29] qui lui dit : « Bienvenue au fils vertueux et prophète vertueux » [Coran : S06 V75].

Ensuite, il fut élevé au Lotus de la Limite « Sidratul Mûntaha », Allah lui prescrivit alors 50 prières quotidiennes ainsi qu’à son peuple. Cependant, arrivé à hauteur du 6ème ciel, il vit Moïse qui lui conseilla de retrouver Le Seigneur pour le prier de réduire le nombre de prières sachant que les humains ne pourraient le supporter. Et ce fut ainsi que l'on aboutit au chiffre de 5 prières quotidiennes après qu'Allah en réduisit le nombre prescrit de 10 à chaque fois que Mohammed se présentait à Lui. Mais, après la fixation de ces 5 prières, Mohammed fut gêné de retourner à son Seigneur alors que Moïse l'encourageait une nouvelle fois en ce sens, lui qui connaissait si bien l'ingratitude des Hommes envers Dieu.

Le prophète fut également introduit au paradis où il vit quatre fleuves, deux fleuves internes[30] et deux fleuves externes[31] mais aussi l'enfer et son gardien ainsi que les tortures infligées aux gens du mal.

Le lendemain qui suivit l'ascension, le prophète informa son peuple des grands signes qu'il eut le privilège de découvrir et le but de ce voyage [Coran : S17 V01].

- La sagesse et le secret du voyage nocturne :

Allah ne relate le voyage nocturne que dans un seul verset, puis tout les autres énumèrent les actes de barbarie et les injustices commises par les Juifs. Ces versets sont étroitement liés. En effet, le voyage nocturne qui s'effectua par Jérusalem était un signe fort indiquant que les Juifs allaient perdre leur poste de dirigeants de l'Humanité en raison de leurs crimes incompatibles avec l’honneur d’une telle faveur.

Un transfère de pouvoir allait donc s'opérer entre eux et Mohammed qui hérita des deux centres d'appels d'Ibrahim que sont Jérusalem et la Mecque. Cet événement majeur marque la fin d'un cycle d'appel Islamique et l'éclosion d'une nouvelle ère.

En effet, Allah indique à travers Ses Nobles Versets, l'existence d'un refuge qui servira de base dans la propagation de l'Islam.


j) 1er Acte de Reconnaissance d'Al 'Akaba [32] :

Nous avions mentionné le nom des cinq personnes qui, lors du pèlerinage, avaient fait la promesse d'appeler leurs tribus. En conséquence, l'année suivante, ils revinrent accompagnés de sept nouveaux convertis qui appartenaient à la tribu d’« Al Khazraj » et d' « Al Aws » pour d'autres : Mou'ath Ibn Al Hârith, Thakwân ibn 'Abdilkays, 'Obada Ibn As Samit, Yazid Ibn Taalaba, Al 'Abbâs Ibn 'Obada Ibn Nadla, 'Abdoul Haytham At Tayhân et Ouwâym Ibn Sâida. Ils firent serment d'Allégeance au prophète après l'avoir rencontré à Al 'Akaba.

Ces sept nouveaux fidèles furent envoyés à Yathrib (Médine) accompagnés de l'ambassadeur Mous'ab Ibn 'Omair Al Abdari afin d'exhorter les gens à l'Islam. Cette mission fut couronnée de succès, bien au delà des espérances, les chefs de tribus convertirent leurs semblables après avoir écouté les préceptes de l'Islam, la justice et la bonté qui ressortait du Coran leur suffisait amplement. Ainsi, tribu, après tribu, clan après clan les gens entrèrent massivement en Islam à tel point que la plupart des maisons de Médine furent converties.

Mus'ab Ibn 'Omar vint alors annoncer l'heureuse nouvelle au prophète qui errait toujours dans les montagnes, chassé par les Mecquois.


k) 2ème Acte de Reconnaissance d'Al 'Akaba :

Au pèlerinage de l'an 13 de la prophétie, il y eut environ 70 Musulmans qui vinrent à la Mecque pour effectuer le pèlerinage au milieu des associateurs. Ils s'entendirent avec le prophète pour organiser une rencontre secrète à Al'Akaba au milieu de la nuit et dont la conséquence fut la conclusion d'un pacte religieux et militaire avec toutes les suites qui pourraient  en procéder. Les Ansars en acceptèrent tous les termes grâce à la pureté de leur foi.


- Parmi les termes du pacte :

- Obéissance au prophète
- Avoir confiance en lui dans les bons et les mauvais moments
- Commander le bien et interdire le mal
- Aimer Allah de sorte que personne ne puisse être détourné
- Aider le prophète, et le protéger comme eux même et leur famille
Les Musulmans de Yathrib (Al Ansar) conduiront le prophète à Al Khazrij[33] en respectant leur engagement coûte que coûte. Ce à quoi suivie la désignation de douze chefs parmi eux avec pour objectif d'organiser l'émigration des Musulmans. Ils s'expatrièrent par petits groupes, parfois retenus de force par les Mecquois et parfois ils arrivaient à leur échapper jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le messager d'Allah qui attendait de recevoir l'ordre d'émigrer accompagné de Abou Bakr et de 'Ali.

Les Qôraychites étaient très inquiets et craignaient l'invincibilité des tribus d'Al Aws et d'Al Khazraj qui étaient de redoutables combattants. Au delà de cela, Médine était un point stratégique par la route commerciale qui passait par la cote de la mer rouge, du Yémen à la Syrie. En effet, les Mecquois engrangeaient en Syrie la bagatelle annuelle de 250 000 dinars en or.

Ils se décidèrent donc à se réunirent à Dar An Nadwa pour discuter de l'élimination du prophète et Iblis fut de leur compagnie sous les traits d'un vieillard du Nâjd. Ils entreprirent alors de nommer douze hommes forts parmi chaque tribu que l'on armerait de sabres, l'objectif visé était qu'ils le tuent tous en même temps et que ne soit réclamé qu'une seule rançon pour le prix du sang.

l) L'émigration du prophète  :

C'est l'ange Gabriel qui vint informer le prophète du complot qui se tramait et de la nécessité d'émigrer par ces termes : « Cette nuit, ne dort pas dans ton lit comme d'habitude ».

Il en informa Abou Bakr et demanda à 'Ali de prendre sa place dans son lit et de se couvrir de son manteau vert afin de les tromper. Il lui précisa également qu'il ne lui arrivera rien de regrettable.

Le prophète sortit donc et prit une poignée de sable qu'il jeta aux yeux des Qorâychites qui avaient encerclé la maison et Allah leur voila les yeux de sorte qu’ils ne purent l'apercevoir [Coran : S36 V09].

Le messager d'Allah quitta sa maison dans la nuit du 27 Safar de l'an 14 de la prophétie[34] et alla rejoindre Abou Bakr. Après quoi ils sortirent de la Mecque vers le Sud, atteignirent une haute montagne, et se réfugièrent dans la grotte de Thawr.

Ils y restèrent trois jours et trouvèrent l'assistance de 'Abdoullah Ibn Abî Bakr qui les informait de ce qui se passait à la Mecque et d'Amin Ibn Fouhayra qui laissait pêtre ses moutons à proximité de leur grotte afin qu'ils puissent s'en abreuver de lait.

Après leur sortie, 'Abdoullah Ibn Ouaraykit Al Laythi leur servi de guide. Les Musulmans attendaient l'arrivée du prophète avec impatience et grande ferveur. Le lundi 8 du mois de Rabi' Al Awwâl de l'an 14 de l'hégire[35], le prophète descendit à Kouba pour 4 jours et y fonda la mosquée éponyme.
Après la prière du vendredi, il entra à Médine et la ville de Yathrib fut dès lors connues sous le nom de Madinatour Rassoûl ce qui donna « Médina » ou « Médine » en Français.

Ce vendredi 12 du mois de Rabi' Al Awwâl de l'an 1 de l'Hégire[36] qui marque l'entrée du prophète à Médine fut un moment historique dans la fabuleuse histoire de l'Islam.

4. L'époque Médinoise :

On peut aisément constater que la période Mecquoise et les versets qui y furent révélés traitent des principes généraux de l'Islam et de l'incitation au bien. Tandis que la période Médinoise eut un autre dessein, celui de l'édification d'une nouvelle société. En effet, les versets révélés à cette époque traitent d'avantage des notions d'économie, de gouvernance, de paix et de guerre, de vie en société, du licite et de l'illicite...

- Au moment de l'Hégire, nous pouvions dénombrer 3 communautés de réalités différentes :

- Les Compagnons dévoués formés des Ansârs au sein desquels régnait la discorde et des Mouhajiroûns qui avaient tout quitté pour s'installer à Médine.
- Les associateurs se réclamant des vraies tribus de Médine et parmi lesquels se convertirent beaucoup de personnes.
- Les Juifs qui méprisaient les Arabes en les traitant d'analphabètes [Coran : S03 V75] tout en s'enorgueillissant  de leurs origines israélo-juives. La pratique de l'usure était la source de leurs richesses. Ils s'étaient réfugiés au Hijaz après les persécutions Abyssiniennes et Romaines qu'ils durent essuyer, et avaient pris des noms arabes et portaient même leurs vêtements tout en les haïssant en leur for intérieur. Par ailleurs, ils abhorraient le prophète qui représentait une entrave à leur commerce usurier.

- Les Juifs contrôlaient le commerce à Médine et se répartissaient en trois clans :

- Les Bânou Kouraidha, les Bânou Kaynoukâa (Alié de Khazraj) et les Bânou An Nadir (Alié d'Al Aws).

Leur grand savant 'Abdillah Ibn Salam se convertit à l'Islam après avoir questionné le Prophète d'une manière qui ne pouvait qu'attester de sa véracité. Ceci eut d'ailleurs le don de frustrer le peuple Juif.

Le prophète bâtit sa mosquée en direction de Jérusalem, à l'endroit où s'était agenouillée sa chamelle et il y construisit des chambres pour ses épouses. Ce fut un lieu de rencontre,  d'apprentissage, de décision et d'accueil des pauvres et des indigents.

Il instaura la fraternité Islamique entre Ansars et Mouhâjiroûns au détriment des barrières généalogiques, sociales et tribales qui entachaient le message universel défendu par la religion et il scella un pacte avec eux.

A la suite de cela, un traité avec les Juifs fut également signé afin que les deux clans puissent vivre en  harmonie, sans violence aucune.

Le prophète reçut l'autorisation de combattre les Qorâychites dont la menace fut grandissante [Coran : S22 V39]. En conséquence, il organisa des expéditions militaires qu'il dirigeait lui même « Ghazwa » ou dirigées par un de ses généraux « Sariyya » en vue d'avertir les gens de Qorâych du danger de leurs égarements et de la puissance Musulmane tout en signant des traités de paix avec les habitants aux alentours des routes conduisant de Médine à la Mecque.
Parmi ces expéditions, nous pouvons citer les Sariyyas de « Sayf Al Bahr, de Rabigh, d'Al Kharrâr » ou encore les Ghazwas d' « Al Abwâ, de Bouwât, de Safwân ou de Thil ‘Achira ». Il fallut intercepter les caravanes des Qorâychites et après la huitième expédition, les associateurs comprirent que les Musulmans étaient sur leurs gardes et qu'ils couvraient quelques 500 km de territoire.

Par ces versets [Coran : S02 V190-193], Allah rendit le combat obligatoire aux Musulmans et c'est au mois de Cha'bân de l'an 2 de l'Hégire[37] qu'Allah leur ordonna de changer la direction de leur prière (la Qibla) de Jérusalem vers la Mecque. Ainsi, cela constituait une épreuve pour les faibles d'esprit et de foi ainsi que pour les Juifs hypocrites qui ne purent s'empêcher de marquer leur scepticisme face à ce changement de direction. Cette manœuvre permit de purifier les rangs Musulmans des éléments négatifs et de distinguer les gens sincères parmi eux alors que le Tout Puissant savait qu'une guerre allait se produire. 

a) La Grande Bataille de Badr :

Une caravane escortée par 40 hommes et transportant d'immenses richesses appartenant aux Mecquois se dirigeait en direction de Badr. Ce fut là, l'occasion de porter un coup dur à leur économie.

Abou Soufyân qui avait pris ses dispositions, interrogea les gens qu'il rencontrait et fut informé que sa caravane allait être attaquée. Il chargea alors Damdam Ibn 'Amr Al Ghifâri de propager la nouvelle aux Qorâychites.

L'effectif des Musulmans était de 300 hommes environ et 70 chameaux divisés en deux escadrons :

- Celui des Mouhâjirouns dont le drapeau noir fut confié à 'Ali Ibn Abi Tâlib et Celui des Ansar avec Saad Ibn Mouâth comme porte drapeau.

Le commandement général était bien entendu la prérogative de notre prophète Mohammed Ibn 'Abdillah.

L'effectif des associateurs de Qorâych était quant à lui bien plus impressionnant puisqu'il se composait à l'origine de 1300 hommes environ, 100 chevaux, 600 cuirasses et d'une myriade de chameaux avant que 300 hommes des « Bânou Zahra » ne battent en retraite.

Leur commandant en chef était Abou Jahl Ibn Hichâm.

Ils se dirigèrent donc en direction de Badr avec leur impressionnant arsenal et durent tuer 9 à 10 chameaux par jour durant leur périple afin de pouvoir se nourrir.

Dès qu'il en fut informé, le prophète put évaluer leur effectif en fonction de la quantité de nourriture qui leur était nécessaire et il comprit que ses ennemis étaient entre 900 et 1000 hommes.

Par la suite, Allah envoya une grande averse en direction des associateurs, les empêchant d'avancer tandis que les Musulmans occupèrent les points stratégiques où se trouvait l'eau. L'approche fut de construire un bassin d'eau pour les combattants Musulmans et de détruire tous les autres afin d'en priver leurs ennemis.

Alors que les deux armées s'approchèrent l'une de l'autre, certains Qorâychites proposèrent de renoncer au combat mais Abou Jahl précipita l'issue de la rencontre de peur d'un retournement de situation. Une fois face à face, Abou Jahl fil la demande à Allah de faire triompher l'armée qu'Il aime le plus et Allah révéla [Coran : S08 V 19].

Al Aswad Ibn 'Abdil Aswad Al Makhzoumi fut le premier à s'engager dans la bataille du coté des associateurs et c'est après qu'il soit tué que la bataille s'engagea. Trois des meilleurs cavaliers de Qorâych s'avancèrent pour solliciter le combat ce fut 'Otba Ibn Rabi'a, Chayba Ibn Rabi'a et Al Wâlid Ibn 'Otba qui exigèrent des adversaires d'une noblesse équivalente.

Ce fut donc à 'Oubayda d'affronter 'Otba, à Hamza de combattre Châyba et il revenait enfin à 'Ali d'affronter Al Wâlid. Alors que Hamza et 'Ali tuèrent rapidement leurs ennemis, le combat fut beaucoup plus indécis entre les deux derniers protagonistes.

'Ali et Hamza tirèrent des flèches et tuèrent 'Otba et ce fut seulement quatre ou cinq jours après que 'Obâyda mourut en martyr des suites de ses blessures.

Les Qorâychites attaquèrent alors les Musulmans de toutes parts à l'aide de flèches qui pleuvaient sur eux et le prophète supplia Allah de les aider en ces termes :

اللّهُمَّ إن تهلك هذه العصابة اليوم لا تعبد،اللّهُمَّ إن  شئت لم تعبد بعد اليوم ابدا
« Seigneur ! Si cette troupe périt aujourd’hui, il n’y aura plus personne pour t’adorer. Seigneur ! s’il Te plaît, nul ne t’adorera plus jamais ».

Allah révéla alors [Coran : S08 V09 ; S08 V12] à la suite de quoi le messager leva la tête et dit à Abou Bakr« Réjouis toi Abou Bakr, voici Jibril au milieu de la poussière ».

Il prit alors une poignée de gravier qu'il jeta sur les ennemis et dit « Que vos visages soient mutilés » [Coran : S54 V45 ; S08 V17] et il donna l'ordre de combattre violement au point que certains Musulmans dirent avoir vu des mains et des têtes se couper sans pouvoir déterminer qui étaient les auteurs des coups portés. Ce fut un véritable renfort venu du ciel, et Iblis apeuré, se sauva du champ de bataille, lui qui prit l'apparence de Sourâkah Ibn Mâlik Ibn Ja’châm Al Madlâji.

La bataille touchait à sa fin à mesure que l'écrasante domination de l'armée Musulmane se faisait ressentir mais Abou Jahl persistait toujours jusqu'à ce que deux jeunes l'abattent de leurs épées ou que 'Abdoullah Ibn Masôud ne lui tranche la tête selon une version dissemblable.

Après cette bataille, on comptait 14 martyrs du coté Musulman[38] et 70 morts du coté des associateurs ajouté à 70 prisonniers d'entre eux.

L'annonce de leur défaite leur fut annoncée à la Mecque et les Qorâychites s'interdirent mutuellement de pleurer leurs morts de peur de réjouir les Musulmans. Peu après, Abou Lahab mourut d'un abcès.

Le prophète envoya quant à lui deux émissaires à Médine pour propager la nouvelle et il resta trois jours à Badr. Il partagea équitablement le butin après en avoir pris le cinquième et donna l'ordre d'exécuter les criminels de guerre que sont Okba Ibn Abî Mou'ait et An Nadr Ibn Al Hârith.

C'est alors qu'Abou Bakr proposa au prophète de demander une rançon pour la libération des prisonniers, quant à ceux d'entre eux qui ne purent la payer, ils devaient instruire dix jeunes Médinois.

Le succès de la bataille de Badr rendit les Juifs encore plus haineux et le pire des groupes parmi eux, les « Bâni khaynoua » résidant à Médine se décidèrent à annuler le pacte qu’ils avaient scellé et à humilier les Musulmans, femmes et enfants compris.

En plus de cela, les associateurs voulurent attaquer Médine ce qui donna lieu à deux nouvelles expéditions, la Ghazwa d' « As Sawik » et celle de « Thi Amr » qui fut la plus grande expédition avant la bataille de Ohod et qui réunissait 450 combattants. La Sariyya de Zayd Ibn Hâritha fut néanmoins la plus réussie de toutes avant la bataille d'Ohod et permit d'obtenir un butin estimé à 100 000 dinars. Bien que le prophète leur conseilla de suivre la voie de la droiture, les polythéistes s'obstinaient dans leurs perditions.

Ce nouveau succès allait déclencher la vengeance des Qorâychites et précipiter la bataille d'Ohod.

b) La grande bataille de OHOD :

En vue de ce combat, les Qorâychites regroupèrent 3000 hommes, 3000 chameaux, 200 chevaux et 700 cuirasses. Le commandement général était confié à Abi Soufyân Ibn Harb.

Les informateurs du prophète se chargèrent de lui indiquer que le lieu de leur campement était établi à Ohod.

Cette fois ci, l'armée Musulmane fut divisée en 3 escadrons formés au total de 1000 hommes et de 100 cuirasses :

- L'escadron des Mouhâjirins
- L'escadron des Ansâr Awsites[39]
- L'escadron des Ansâr Khazrajites[40]
Les Musulmans se rapprochèrent jusqu'à proximité des ennemis mais certains voulurent rebrousser chemin et Allah révéla : [Coran : S53 V167]. Parmi eux, 300 hommes et le prophète finit par n'être à la tête que de 700 combattants.

La stratégie du messager, qui fut un tacticien militaire hors paire, tenait principalement en ces quelques lignes :

- Sélectionner 50 archers d'élite postés sur une montagne pour protéger les arrières des Musulmans et éviter qu'ils ne soient encerclés avec ordre de ne jamais quitter leur position
- Placer en avant garde des rangs un groupe d'élite composé d'hommes réputés pour leur bravoure et leur intrépidité
- Camper dans un endroit surélevé par rapport aux ennemis

Le 1er accrochage fut provoqué par Talha Ibn Abi Talha Al Abdari qui se jeta dans la bataille et fut tué par le courageux Az Zoubayr. Les affrontements étaient innombrables sur le champ de bataille et Abou Doujana, affublé d'un bandeau rouge, reçut l'épée du prophète avec laquelle il tua de nombreux guerriers à l'exemple de Hamza qui en fit tout autant. Cependant, ce dernier mourut par la lance d'un esclave du nom de Wâchi Ibn Harb qui fut affranchi par Joubair pour avoir réussi cet exploit. Malgré cela, les Musulmans redoublèrent de courage et les Qorâychites prirent la fuite pendant qu'on  leur arrachait leur butin.

Alors que l'issue de la bataille ne faisait plus de doute et que le prophète avait pourtant donné l'ordre aux archers de rester sur leur montagne sans ne jamais quitter leur poste, une quarantaine d'entre eux délaissèrent leur engagement pour affluer vers le butin et s'assurer de leur rétribution.

Cette erreur monumentale permit aux Qorâychites de renverser l'issue du combat. En effet, Khalid Ibn Al Wâlid saisit l'occasion de tuer 'Abdellah Ibn Joubair et ses neuf compagnons qui étaient restés sur la montagne et qui s'étaient conformés aux ordres du prophète.

Cela leur permit également d'attaquer l'armée Musulmane et de les encercler surtout que leurs arrières n'étaient plus assurés par les archers. Certains parmi les Musulmans prirent la fuite tandis que d'autres regagnèrent les rangs des associateurs ou les priaient de les épargner si bien qu'on ne sut plus distinguer qui combattait dans quel camp. A ce moment fut annoncer la mort du prophète pour mieux décourager les Musulmans restant à combattre mais Thâbit Ibn Ad Dahdah motiva les troupes en leur assurant que si Mohammed était mort, Allah, Lui, ne saurait mourir. Les Musulmans s'encourageaient mutuellement et redoublèrent de force en apprenant que la nouvelle n'était que mensonge.

Le prophète fut alors entouré de neuf compagnons qui le protégèrent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que deux d'entre eux à savoir Talha Ibn 'Oubaydoullah et Sa'd ibn Abi Waqqas. Ce fut la période la plus critique que dut subir le messager d'Allah qu'on atteignit violement à l'épaule et à la joue.

Talha Ibn 'Oubaydoullah blessa héroïquement 35 à 39 associateurs avant qu'on ne lui ampute les doigts, l'index et le Médium. Abou Bakr dira que toute la bataille d'Ohod fut à l'honneur de Talha.

Le messager d'Allah fut alors rejoint par 300 compagnons et ils se retranchèrent dans une passe de la montagne. Les associateurs s'occupaient à mutiler les cadavres des Musulmans morts au combat et ils assainirent une dernière attaque avant de se retirer. Il était désormais temps de compter les morts et d'enterrer ces braves martyrs dont Hamza Ibn 'Abdil Mouttalib qui fut sévèrement mutilé. A sa vue, le prophète se mit à pleurer comme jamais auparavant. On annonça ensuite le nom des martyrs aux femmes, parents et proches.

Les Musulmans comptaient 70 martyrs dans leur rang : 65 parmi les Ansars, 4 parmi les Mouhâjirins et un seul parmi les Juifs.

Les associateurs dénombraient quant à eux 22 ou 37 morts selon une version plus plausible.

La bataille d'Ohod ne connue pas de vainqueurs, les deux camps avaient eut autant de réussites que d’échecs [Coran : S04 V104]. Par ailleurs, cette lutte précédait deux tragédies, celle d' « Ar Rajja », où des Musulmans furent sommer de choisir entre l'apostasie ou la mort, ainsi que celle de « Bi'r Maamouna », dans laquelle avait péri 70 Musulmans de l'élite par voie de trahison. Le but initial était d'envoyer des émissaires y prêcher l'Islam mais ces derniers furent lâchement assassinés.

Quelque temps après, en l'an 4 de l'Hégire, au mois de Safar, « Bânou An Nadir » ne cessaient de menacer le prophète. Il décida donc de combattre les « Bânou An Nâdir » du haut de leur château duquel ils lançaient des flèches.

Allah mit la terreur dans leur cœur si bien que le siège ne dura que 6 nuits au cours desquelles ils durent se résigner à fuir vers la Syrie avec femmes et enfants sur 700 chameaux. Et Allah révéla la Sourate de « l'Exode » au mois de Rabi' Al Awwal de l’an 4 de l'Hégire.


- La seconde expédition de Badr ou le petit Badr :

Le messager d'Allah s'en alla avec 1500 hommes affronter les troupes d'Abou Soufyân qui, au dernier moment, rebroussa chemin avec ses 2000 combattants.

- Ghazwa contre Al Ahzab :

Les Juifs se mirent d'accord avec Qorâych et Kinana pour s'attaquer au prophète et former ainsi 4000 hommes rejoints par plusieurs autres tribus[41] pour former le groupe des « coalisés ». Nous avions déjà pu constater l'ingéniosité stratégique du prophète, et cette fois ci, elle fut confirmée de nouveau. En effet, il mis en place une technique non connue des arabes qui consistait à creuser des tranchés de 40 coudées de profondeur environ. Le prophète se mit donc à l'ouvrage accompagné de ses compagnons éprouvés par la faim. C'est alors que la femme de Jâbir Ibn 'Abdillah leur proposa un repas qui, par la bénédiction d'Allah, ne diminua point.

Les associateurs étaient forts de 6000 hommes voulant assiéger Médine mais ils ne se mirent qu'à tourner en rond face aux tranchés qui les séparaient des Musulmans. Occupés à combattre, ces derniers manquèrent les prières de Dohr, 'Asr, Maghreb et 'Ichaa qu'ils durent rattraper par la suite et le prophète de les maudire pour les avoir distrait de leur culte.

Pendant ce temps, les Juifs complotaient pour demander aux « Bâni Kouraidhah » de rompre leur pacte avec le messager d'Allah et d'aller attaquer les femmes et les enfants des Musulmans restés dans leurs demeures, sans protection aucune. En apprenant la nouvelle, certains faibles de foi demandèrent au prophète de regagner leurs maisons et Allah révéla [Coran S33 V12 et 13].

Le prophète proposa alors de s'entendre avec le chef des Ghatafâns en leur promettant un tiers des récoltes de Médine contre le désengagement de leurs troupes. Ainsi ils pourraient vaincre les Qorâychites plus rapidement.

Allah apporta Son Secours par un certain Naim Ibn Mas'oud Ibn Amir Al Achja'i  des « Bânou Ghatafân » qui s'était secrètement converti à l'Islam sans en avertir son clan. Ce dernier vint proposer son aide au prophète et élabora un stratagème visant à diviser les tribus adverses. En effet, il alla voir les trois tribus coalisées, l'une après l'autre en rappelant les liens qui l'unissait à chaque tribu et il fomentait la suspicion sur les deux autres tribus restantes et ainsi de suite jusqu'à ce que les soldats ne se disloquent et ne lâchent prise.  Le prophète  invoqua contre eux et Allah leur envoya un terrible vent qui les fit déguerpir. 

Une fois retourné à Médine, le prophète vit l'ange Gabriel qui lui apparut pour l'exhorter à retourner chez les « Bâni Kouraidhah » (les juifs) dont la lâcheté, la trahison et la rupture du pacte étaient toujours impunie. Les Musulmans se firent donc justice et 600 à 700 criminels de guerre Juifs furent décapités et plusieurs d'entre eux capturés puis envoyés au Nâjd.  Le reste fut échangé contre armes et chevaux et le messager d'Allah se choisit Rayhâna bint 'Amr Ibn Khounâka parmi les femmes et l'épousa. L'expédition contre les Bâni Kouraidhah dura 25 nuits au mois de Thil Ka'da de l'an 5 de l'Hégire[42].

Après cela suivirent plusieurs Sariyyas visant à venger le sang des martyrs tels que la Sariyya de 'Obayda Ibn Al Jarrah à Thil Kassa ou celle de Zayd Ibn Hâritha au cours de laquelle le prophète affranchit et épousa Hâlima tandis qu'il rendit sa fille Zâynab à Abil 'As après qu’il se soit converti.

Après la réconciliation d'Al Houdâybiyya, les Musulmans cessèrent d'attaquer les caravanes Qorâychites.

- Ghazwa contre Bânil Moustalak :

Cette bataille constitua un tournant dans l'histoire de l'Islam. Le chef de Bânil Moustalak, Al Hârith Ibn Abi Dirar mobilisa sa tribu ainsi que ses alliés pour combattre le prophète.  Après que ce dernier ai envoyé un informateur pour confirmer la validité des rumeurs, il se prépara à les affronter. La bataille fit rage et les Musulmans triomphèrent des polythéistes dont la plupart furent capturés femmes et enfants inclus. Parmi elles, le prophète épousa Jouwayriyya, la fille d'Al Hârith et affranchit 100 personnes ayant embrassé l'Islam parmi « Bânil Moustalak ».

Plus tard, lorsque le messager d'Allah épousa Zâynab bint Jahch après qu'elle eut divorcée avec Zayd Ibn Hâritha, certaines critiques des hypocrites se firent entendre et à leur tête 'Abdoullah Ibn  Oubây qui tenta de s'attaquer au noble caractère du prophète  dans le but de faire susciter le doute et la méfiance dans le cœur des Musulmans et ce, en heurtant leurs sentiments. En effet, sa motivation première était de se venger du messager d'Allah qui selon lui, lui avait ravi le pouvoir. Les hypocrites formulèrent principalement deux critiques :

- Zâynab était la 5ème femme du prophète alors que le Coran n'en autorise seulement que quatre.
- Zâynab était la femme de Zâyd, le fils adoptif du prophète, ce qui était considéré par les hypocrites comme une forme d'inceste.

Le prophète supporta ces accusations avec patience [Coran : S33 V01] quant à nous, nous patienterons également quelques pages encore avant d'exposer les réponses à ces diatribes injustes.

'Abdoullah Ibn Oubay ne s'était pas arrêté là puisqu'en effet, il tenta de monter les Médinois contre les émigrants Mecquois en affirmant que ces derniers finiront pas expulser les plus faibles des Médinois, eux qui avaient pourtant partagé leurs biens et leurs terres : [Coran : S63 V 1-8].

Au cours de cette expédition fut formulée une nouvelle accusation mensongère portée cette fois ci, sur 'Aicha alors qu'elle fut tirée au sort parmi les autres épouses du prophète pour l'accompagner. Celle-ci dût cependant s'arrêter en chemin pour accomplir un besoin naturel, mais en revenant, elle s'aperçue qu'elle avait égaré le collier de sa sœur qu'elle se mit aussitôt à chercher. Une fois l’objet retrouvé, elle réalisa que le groupe avaient quitté les lieux sans se rendre compte de son absence. Elle décida donc de rester en espérant qu'on vienne la rechercher et elle finit par s'endormir. A son réveil, elle vit Safwân Ibn Al Mouaattal qui fut écarté de l'armée du fait qu'il était un grand dormeur. Celui-ci là reconnu pour l'avoir déjà vu avant que ne soit légiférée l'obligation de porter le voile.

'Aicha monta donc sur sa monture et Safwân l'escorta à pied sans ne jamais lui adresser la parole jusqu'à la ramener au camp et c'est ainsi que les rumeurs de fornication se rependirent comme une trainée de poudre.


Plus tard, le prophète reçut la confirmation de leur innocence par les versets Coraniques suivant : [S24 V11-12 et 21]. Les menteurs quant à eux furent flagellés de 80 coups chacun et 'Abdoullah Ibn Oubay ne reçut cependant aucune punition car sa part de châtiment lui était déjà réservée dans l'au-delà.

D'autres expéditions punitives suivirent et contribuèrent à égrainer la motivation des ennemis de l'Islam.

c) La 'Omra d'Al Houdâybiyya :

Elle se concrétisa suite au rêve que fit le prophète et dans lequel il se voyait accéder à la Sainte Mosquée avec la clé de la Kaaba et faire la circumambulation ainsi que la 'Omra. Il vit également ses compagnons se raser la tête.

Le prophète appela les compagnons à un serment de fidélité visant à ce qu'ils jurent de mourir pour la cause qu’il défend. Il reçut le serment sous un arbre, de beaucoup de compagnons,  parmi lesquels Abou Sinân Al Asadi, 'Othmân, 'Omar… [Coran : S48 V 18].

Quant à 'Othmân Ibn 'Affân, il fut envoyé comme émissaire auprès des Qorâychites après que les Musulmans furent informés qu'ils allaient être empêchés d'accomplir leur rites. Finalement, un pacte de réconciliation sera signé.


- Le pacte d'Al Houdâybiyya se composait de 3 principales clauses :

- Le prophète devait rebrousser chemin et ne revenir accomplir la 'Omra que l'année suivante, pour une durée de trois nuits.

- Accord pour une armistice de 10 ans devant garantir paix et sécurité.

- Quiconque voulant se ranger du coté des Musulmans ou des Qorâychites est libre de le faire sans entrave.

Le prophète invita 'Ali à rédiger le pacte mais les associateurs lui commandèrent d'y inscrire le nom de Mohammed Ibn 'Abdillah au lieu de Messager d'Allah ce à quoi 'Ali ne put se résoudre. Le prophète effaça alors de sa main la mention de « Messager d'Allah ».

Ce pacte eut des retombées très positives pour les Musulmans qui purent librement appeler à l'Islam et cesser toute action militaire qui n'étaient instaurées à l'origine que pour imposer la liberté de culte, celle d'être Musulman.

Le messager d'Allah se rendit donc à la 'Omra l'année suivante accompagné de sa femme Oum Salama et de 1400 hommes sans arme ni volonté de combattre.


- Il envoya également des lettres à plusieurs Rois afin de les appeler à l'Islam :

- A Négus, roi d'Abyssinie qui se convertit.

- A Al Moukawkiss qui ne répondit pas à l'appel mais qui lui offrit deux captives du nom de Syrin et Mariya qui deviendra l'épouse du prophète et qui lui donnera Ibrahim.

- A Kisra, roi de Perse qui déchira la lettre...

- A Hercules, roi de Rome qui se mit à interroger l'émissaire Abou Soufyân sur le prophète Mohammed  en ces termes :

- Quelle appréciation faites-vous de sa généalogie?
- Quelqu'un avant lui a-t-il prétendu être prophète?
- Y a-t-il des rois dans sa descendance?
- Ceux qui le suivent sont-ils les nobles, ou le peuple ? et leur nombre est-il croissant ou décroissant?
- A-t-il été traité de menteur auparavant?

Abou Soufyân  répondit alors à toutes les questions affirmant que le prophète avait une noble généalogie, que personne avant lui n'avait prétendu être prophète, qu'il n'y avait pas de roi dans sa descendance, que le bas peuple constitue ses partisans majoritaires, que leur nombre progresse et enfin qu'il ne fut jamais traité de menteur auparavant.

A ces mots, César reconnut en lui les signes de la prophétie et affirma que si Mohammed était devant lui, il lui laverait les pieds.

En effet, il comprit que le prophète était issu d'une noble lignée comme tout les prophètes, que si quelqu'un avait prétendu être prophète avant lui, il aurait pu vouloir le copier, que s’il y avait eu des rois dans sa descendance Mohamed aurait pu inventer cette histoire pour s'attribuer le pouvoir dont il n'aurait pas hérité mais ce ne fut pas le cas, que les pauvres sont ses fidèles et que leur nombre s'accroit et c'est bien là un signe de la prophétie, enfin, il n'a jamais été traité de menteur auparavant ce qui atteste de sa droiture et de son noble caractère.

D'autres lettres furent envoyées notamment chez Mounthir Ibn Sâwa[43], Houtha Ibn ‘Ali[44], Al Hârith Ibn Chimmer Al Ghassani[45] ou encore Jayfar[46] et ses frères qui se convertirent.
Ainsi, le prophète informa tous les rois de la Terre du message que renferme l'Islam.


d) La Ghazwa de Khaybar :

Elle eut lieu au mois de Mouharram de l'an 3 de l'Hégire, le but était de réduire au silence les Juifs et les tribus de Nâjd qui constituaient « les ailes » des coalisés. C'est d'ailleurs à ce moment qu'arrivé à Médine, Abou Hourayra se convertit à l'Islam. L'effectif des Musulmans était de 1400 hommes.

Les Juifs étaient protégés par une véritable forteresse composée de plusieurs Châteaux répartis sur les deux cotés de la ville et dont voici un schéma :


Zone de Noutât (3 châteaux):

- Château de Naaim
- Château d'As Saad Ibn Mouaâth
- Château de Kalait  Az Zoubair
                                                                 1ère Partie de la ville
  Zone d'As Sawik (2 châteaux):

- Château d'Oubay
- Château d'An Nazzâr






Zone d'Al Katiba :

- Château d'Al Kamous    2 ème Partie de la ville
- Château d'Al Watih
- Château d'As Salâlim



Les combats débutèrent dans la première partie de la ville, et ce fut le château de Naaim qui fut attaqué en premier. Le drapeau fut donné à 'Ali Ibn Abî Talib qui invita le roi Marheb à se convertir mais il refusa ce qui entraina sa mort et le château fut prit d'assaut. Le deuxième château conquis fut celui d'As Saab puis celui d'Az Zoubair réputé imprenable. Enfin, les Musulmans s'attaquèrent au deux derniers châteaux de la première partie de la ville, celui d'Oubay et d'An Nazzar réputé comme étant le plus imprenable de tous. A chaque fois qu'un des châteaux fut conquis, les Juifs se ruèrent vers le château suivant demandant asile et protection.
Par la suite, les Musulmans se dirigèrent vers la zone d'Al Katiba dans la deuxième partie de la ville et une négociation fut entamée avec les Juifs qui se trouvèrent démunis face à l'impressionnante force des armées Musulmanes qui s’emparaient d'un butin comme jamais auparavant. Ils eurent de l'argent, des bijoux et la moitié des récoltes à tel point qu'Ibn 'Omar dit « Nous ne fûmes rassasié qu'après la conquête de Khaybar ». Allah leur avait promis un énorme butin [Coran : S48 V20].

Par ailleurs, le prophète se maria avec une de ses captives du nom de Safiyya et l'affranchit en guise de dot. En outre, Zâynab bint Al Hârith tenta de l'empoisonner en lui préparant un met de brebis qu'il recracha alors que d'autres compagnons en moururent.

Le bilan de la bataille était nettement en faveur des Musulmans, les Juifs comptaient 93 morts tandis que les Musulmans comptaient 16 martyrs. Le prophète rentra à Médine en l'an 7 de l'Hégire. Les deux premières ailes de la coalition étant réduites au silence[47], il fallait désormais s'attaquer à la troisième et dernière faction que formaient les bédouins du Nâjd et dont l'activité principale était le pillage et le vol. La Ghazwa de « Thatir-Riqâ' » permit d'implanter la crainte dans le cœur des Ghatafâns et d'instaurer la paix dans la région.

Peu après cela, le prophète organisa une 'Omra de compensation  qui comptaient 2000 hommes ainsi que 200 moutons à sacrifier. C'est au cours de cette 'Omra que le messager d'Allah épousa Mâymouna Bint Al Harth Al Amiriyya et il y resta trois jours conformément au pacte qu'il avait conclu avec les Qorâychites. Cette 'Omra fut appelée « Omratoul Kadâ » en respect du pacte.

Après cette 'Omra, le prophète envoya quatre Sariyyas afin d'appeler les gens à l'Islam et que se propage le message.

- La bataille de Moatah :

Elle fut la plus sanglante du vivant du prophète et eut lieu en l'an 8 de l'Hégire au mois de Joumâdal-Ouwla[48]. Cet affrontement eut pour origine l'assassinat d'un émissaire Musulman du nom d'Al Hârith Ibn Amir Al Azdi qui  tentait de remettre une lettre au gouverneur de Basra mais qui fut lâchement décapité par les Chrétiens. Cet acte sonna comme une véritable déclaration de guerre qui contraignit le prophète à mobiliser ses hommes. L'armée Musulmane comptait alors 3000 Moujâhid tandis que l'armée d'Hercules se composait de  100 000 hommes associés au gens de Lakhm, Joudhâm, Balqin, Bahra et Baly pour former 100 000 hommes de plus soit 200 000 combattants au total du coté adverse. Malgré la disproportion manifeste du nombre de combattants, les Musulmans choisirent de lutter, plein de foi, dans le désir d'obtenir le martyr. Ce conflit débouchera sur la conquête des pays Chrétiens.

Zayd Ibn Hâritha combattit en Héros de l'Islam jusqu'à tomber en qualité de porte drapeau. Ja'far Ibn Abî Talib lui succéda, puis 'Abdillah Ibn Rawaha, puis Khalid Ibn Al Wâlid qui résista contre les Romains le jour durant. Au second jour de la bataille, il modifia la stratégie de son armée en faisant croire à l'ennemi qu'elle avait reçue des renforts. En effet, il changea la disposition de l'armée de telle manière que l'arrière soit reposté à l'avant et que la partie gauche soit commutée à droite afin d'impressionner l'armée ennemie.  Cette illusion fut orchestrée tout en permettant aux Musulmans de se retirer sans être poursuivis. Les Musulmans purent donc se retirer et l'ennemi crut à un piège ne voulant ainsi pas se risquer à les poursuivre. Les Romains perdirent une multitude d'hommes dans la bataille...

e) La Ghazwa de la conquête de la Mecque :

Ce fut la plus belle victoire donnée à l'Islam et dont le symbole était le plus sublime. En effet, Allah rendit Son temple à Ses adorateurs qui entrèrent en masse dans l'Islam.

La cause de cette bataille fut la rupture du pacte d'une faction de Qôraych qui avait attaqué les Khouzâ'ites qui s'étaient rangés du coté des Musulmans au mois de Cha'bân de l'an 8 de l'Hégire. Le prophète retarda son attaque sur les gens de Qorâych afin de mieux les surprendre et se contenta d'envoyer une Sariyya pour les distraire et les tromper sur ses réelles motivations.

Il leva une armée de 10 000 Musulmans en direction de la Mecque au 10ème jour du mois de Ramadan et c'est au cours de ces déplacements qu'Abou Soufyân se convertit. On lui promit de ne lui faire aucun mal et que tout ceux qui resteraient à la Maison Sacrée ou dans leurs demeures seront épargnés.

Le messager d'Allah entra dans la Sainte Mosquée, escorté par les Mouhâjirins et les Ansars, se saisit de la pierre noire et fit la circumambulation de la Kaaba sur sa monture[49]  et  il se mit à faire tomber les idoles à l'aide de son arc en récitant les versets 81 de la Sourate 17 et 49 de la Sourate 34. Puis, Il prit les clés de la Kaaba et l'ouvrit. Il y trouva des images d'Ibrahim et de son fils Ismâ'il consultant les flèches ainsi qu'un pigeon en bois qu'il cassa. Il fut ordonné d'effacer les images et le prophète resta seul avec Osâma et Bilâl, priant et faisant une tournée dans le temple en prononçant le Tekbir « Allahou Akbar » et la Châhâda.

Il s'adressa par la suite au peuple de Qorâych attestant qu'il n'y a nulle autre divinité  qu'Allah et il récita [Coran : S49 V13]. Il donna les clés à 'Othmân Ibn Talha et commanda à Bilâl d'appeler à la prière du haut de la Kaaba.

Puis, vint l'exécution de neuf des plus grands criminels. Le lendemain de la conquête, le prophète prononça un discours dans lequel il affirmait le caractère sacré de la ville de la Mecque « de la sainteté d'Allah jusqu'au jour de la résurrection ». Il ordonna de ne pas y verser le sang et de ne pas couper d'arbre ni tuer d'animaux... Il resta à la Mecque 19 jours au total continuant d'appeler inlassablement à l'Islam. Le messager d'Allah envoya également des Sariyyas avec pour mission de détruire les grandes idoles telles que « Nakhla », « Al 'Ouzza », « Souwâa », « Manât »...

Ainsi, le paganisme fut écarté à jamais de la péninsule Arabique et les gens entrèrent massivement en Islam,  tribus après tribus...

- L'expédition Ghazwa de Hounâyn :

Le commandant en chef Mâlik Ibn 'Awf qui dirigeait un groupe d'irréductibles, prit la décision de faire la guerre aux Musulmans. Le 6 du mois de Chawwâl de l'an 8 de l'Hégire, le prophète quitta donc la Mecque avec 12 000 hommes[50] après y avoir séjourné 19 jours.
L'armée Islamique fut informée que les troupes ennemies étaient postées à Hounâyn, ils y arrivèrent donc dans la nuit du Mardi au Mercredi 10 du mois de Chawwâl. C'est le crieur Al 'Abbâs, l'oncle du prophète qui appela les Musulmans à venir combattre et à resserrer les rangs.

Bien que la bataille fit rage, le prophète jeta du sable au yeux des combattants qu'il  atteignit tous par la volonté d'Allah et put ainsi les décourager et par la suite, provoquer leur déroute et Allah dit à ce sujet : [Coran : S09 V25-26].

Le butin comprenait 6000 prisonniers, 24 000 Chameaux, plus de 40 000 moutons et 4000 onces d'argent.

f) La Ghazwa d'At Taif :

Elle constitue une extension de celle de Hounâyn car la plupart des débris de l'armée vaincue se retirèrent dans une forteresse à Taif. Ils étaient impuissants et les Musulmans les épargnèrent donc et on partagea le butin à Al Jouarâna. Sa répartition fut largement en faveur des Qorâychites et autres tribus ce qui conduisit les Ansars à se plaindre au prophète qui les rassura en leur confiant que cette forme de distribution relevait en réalité d' une sagesse.

En l'an 9 de l'Hégire, au mois de Mouharram plus précisément, d'autres Sariyyas suivirent avec l'envoi de missionnaires, alors que le prophète était de retour à Médine.

Les forces Romaines, les plus puissantes de l'époque, voulaient une fois de plus attaquer les Musulmans et freiner ainsi l'essor grandissant de l'Islam. La nouvelle que César préparait ses troupes avec ses alliés Ghassanides se propagea rapidement à tel point que la peur se fit sentir à Médine.

Certains hypocrites allèrent même jusqu'à construire une mosquée du nom de « Mâsjid Ad Dirar » qui avaient pour but de tromper les Musulmans pour mieux les disperser et aider ainsi les ennemis d'Allah.

Hercules leva une armée forte de 40 000 hommes pendant que le prophète appela les gens à combattre et à dépenser de leurs biens dans la voie d'Allah. Abou Bakr donna tout ce dont il possédait (4000 Dinars). 'Omar donna la moitié de ses possessions, 'Othmân prépara une caravane vers le Châm comprenant 200 chameaux, sellés de marchandises avec 200 onces d'argent et 1000 dinars qu'il remit au prophète qui lui dira : « Nul péché que commet 'Othmân dès aujourd'hui ne lui nuira ». Puis 'Abdou Rahmân Ibn 'Awf donna 200 onces d'argent, et beaucoup d'autres suivirent selon leur capacité tel Al 'Abbâs, Talha, Sa'd Ibn Obada, Mohammed Ibn Maslama, 'Asim Ibn Adiy... [Coran S09 V79]. 

L'armée Islamique se dirigea vers Tabouk et comptait 30 000 combattants mal équipés ce qui lui value le surnom de « Jâychoul 'Osrah[51] ».

Arrivées à Tabouk, les troupes Musulmanes établirent leur camp non loin des ennemis. Lorsque les Byzantins et leurs alliés eurent vent de cela, ils furent pris de panique et perdirent leur motivation à rencontrer l'armée Musulmane jusqu'à finir par se disperser.
Certaines tribus proposèrent même la réconciliation au prophète ainsi que le paiement de la Jizya (taxe de capitation)  et c'est ainsi que l'Islam gagna les frontières Byzantines.

En conséquence, les Musulmans retournèrent triomphant à Médine après une razzia qui dura
50 jours et qui constitua un véritable examen qu'Allah imposa à Ses serviteurs pour discerner les croyants des incroyants sans qu'il n'y eut versement de sang [Coran : S3 V179].

Quant à ceux qui s'étaient absentés parmi les sincères, tel que Ka'b Ibn Mâlik, Mourâra Ibn Ar Rabia et Hilâl Ibn Omayya, ils en furent excusés. Néamoins, les hypocrites qui vinrent présenter leurs excuses et se justifier durent subir un boycott de 50 nuits puis Allah révéla : [Coran : S09 V118].
Ainsi, les trois hommes furent pardonnés par Allah et se fut une joie immense et collective qui emplissait le cœur des Musulmans.

La bataille de Tabouk eu un impact considérable sur la renommée des Musulmans et l'on constata dès lors un afflux considérable de nouveaux fidèles. D'ailleurs, plusieurs versets de la Sourate 9 « At Tawbah » furent révélés au sujet de la bataille de Tabouk.

Par ailleurs, au cours de cette année eurent lieu d'importants événements tels que :

-  La mort du Roi de Négus : Le prophète pria sur lui.
-  La mort d'Oum Khoultoum, fille du messager d'Allah : Il en fut très attristé et dit à 'Othmân que s’il avait eu une troisième fille, elle serait pour lui.
- La mort de 'Abdoullah Ibn 'Oubây Ibn Saloul chef des Hypocrites : Le prophète pria sur lui alors que 'Omar avait tenté de l'en empêcher et par la suite, la révélation Coranique donna raison à 'Omar.


Par la suite, Allah ordonna à Son messager de rompre l'ensemble des pactes qui furent signés avec les polythéistes. Ce après quoi le prophète leur donna un délai de quatre mois avant qu'aucun d'entre eux ne puissent jamais effectuer à nouveau le pèlerinage à la Mecque.

Le prophète fut sans doute le meilleur général du monde, stratégiquement et  humainement parlant. En effet, alors que les guerres n'étaient que piraterie, pillages, injustices, abus des forts sur les faibles et agressions envers les femmes, le prophète lui, combattait pour le bien de la communauté en rétablissant la justice et en libérant les faibles...

Il avait également l'habitude de combattre ses ennemis au matin alors même qu'il arrivait au soir et qu'il pouvait pourtant mieux les surprendre. Il interdisait qu'on ne les jettes au feu, qu'on abuse de leurs femmes et que l'on s'en prenne à leurs enfants. Il réprouvait aussi la destruction des récoltes, d'achever les blessés ou de tuer des prisonniers et des ambassadeurs. Cette attitude de loyauté atteste bien du comportement exemplaire qu'observait le prophète fusse même envers ses adversaires.
Les guerres qu'il menait avaient un objectif essentiel, celui de purifier les terres du polythéisme, de l'iniquité et de la barbarie. Ainsi, il s'agissait de véritable « guerres saintes » au sens propre du terme.

Au cours de l'an 9 et 10 de l'Hégire, ce n'est pas moins de seize délégations qui se succédaient pour rendre visite au noble prophète et l'entendre parler d'Islam. La plupart embrassèrent cette foi tandis que d'autres s'en étaient abstenus.

L'appel Islamique s'étendit et unifia les Arabes en détruisant les barrières raciales notamment pour proclamer que tous les Hommes viennent d'Adam, et que lui même venait de la poussière. Cette vision de l'Islam contribua énormément à réduire les pratiques liées à l'esclavage, à la dépravation et à la tyrannie.

g) Le pèlerinage d'Adieu :


Le samedi 24 du mois de Thil Qa'da de l'an 10 de l'Hégire, le prophète entreprit un périple long de plus de 8 jours le séparant de la 'Omra et du pèlerinage qu'il avait décidé d'accomplir. Arrivé à la Mecque, il accomplit les rites de la meilleure façon qui soit. Puis, au 8ème jour de Thil Hijja[52], il se dirigea vers Mina et, au levé du soleil, partit pour 'Arafat où il put s'installer sous une tente jusqu'à l'après midi.

Par la suite, il se rendit au fond de la vallée et, se tenant au milieu de la foule qui comptait entre 124 000 et 144 000 personnes, prononça son discours d'adieu et Allah de révéler [Coran S05 V03]. Bilâl appela à la prière et l'on pria le Dohr puis le 'Asr.

Le messager d'Allah tint également un discours le 10ème jour de Thil Hijja, jour du sacrifice, en demandant de transmettre ses paroles aux absents.

Le mois de Safar de l'an 11 de l'hégire marque la volonté du prophète d'en finir avec l'état Romain qui massacrait toute personne qui se convertit à l'Islam comme ce fut le cas pour le gouverneur de Maân, Farwa Ibn Amr Al Jouthâmi.

Pour ce faire, Il leva une grande armée et délégua son commandement à Osâma Ibn Zâyd Ibn Hâritha.

Néanmoins, les nouvelles concernant la maladie du prophète ne furent pas bonnes et commencèrent à inquiéter les Musulmans. Quant à cette guerre en préparation, elle sera finalement menée sous le califat d’Abou Bakr.

5. La mort du prophète  :

Certains signes indiquaient que la mort du prophète ne fut plus bien loin tels que le discours du pèlerinage d'Adieu qu'il prononça, le fait qu'il se retira vingt jours pour réviser le Coran avec Jibril contre dix les fois précédentes ainsi que le fait qu'il aille rendre visite aux martyrs de Ohod et prier sur leurs âmes.

- Les débuts de la maladie :

Un lundi du mois de Safar de l'an 11 de l'Hégire, le prophète eut des maux de tête et de fortes chaleurs, au total la maladie dura treize ou quatorze jours. La dernière semaine, les douleurs devinrent plus intenses et il resta à les supporter aux cotés de 'Aicha.

Cinq jours avant de décéder, il eut de la fièvre dans tout le corps et la elle persista davantage. Il demanda alors qu'on verse sur lui sept récipients d'eau puisés dans différents puits, ensuite il se rendit à la mosquée et fit un discours dans lequel il dit « Qu'Allah maudisse les Juifs et les Chrétiens, ils ont adopté pour mosquée les tombes de leurs prophètes, ne prenez pas ma tombe comme une idole ».

Le 4ème jour avant sa mort, un jeudi, il demanda sous l'effet de la douleur qu'on lui apporte de quoi écrire afin qu'il puisse rédiger un document qui permettra à la communauté de ne pas se perdre. 'Omar clama alors que le Coran suffisait et que le prophète ne parlait que sous l'effet de la douleur. Un groupe parmi les personnes présentes ce jour là décida d'adhérer à la requête du messager d'Allah tandis que d'autres voyaient dans la remarque de 'Omar une affirmation plus raisonnable. Les discussions se poursuivirent donc jusqu'à atteindre leur paroxysme ce à quoi le prophète ordonna aux Musulmans de s'en aller.

- Le messager d’Allah fit trois recommandations majeures :

- Expulser les Juifs, les Chrétiens et les polythéistes en dehors de la péninsule arabique
- Maintenir le bon traitement des délégations comme à l'accoutumée
- Concernant la troisième recommandation, le transmetteur ne s'en souvient plus.

Jusqu'à ce jour, le messager d'Allah dirigeait toutes les prières incluant celle du Maghreb où il récita la Sourate « Al Moursalât » mais il ne put se rendre au 'Ichaa par la suite. Il lui arriva même de s’évanouir et de demander à Abou Bakr de diriger la prière ce qu'il fit à 17 reprises du vivant du prophète.

Le samedi suivant ou le dimanche selon d'autres versions, le prophète se sentit mieux et put diriger la prière du Dohr. Un jour avant son décès, il affranchit ses esclaves, fit une aumône de 6 ou 7 dinars et donna ses armes.

Le dernier jour, le lundi, il jeta un regard aux Musulmans allant prier le Fajr et ordonna à Abou Bakr de continuer la direction de l'office. Ce même jour, il informa sa fille Fatima qu'elle serait la première de sa famille à le rejoindre au paradis et annonça qu'il ressentait encore les dégâts du poison de Khaybar.
C'est ainsi que l'agonie commença pour lui, il se cura les dents, se lava le visage et dit « Il n'y a de divinité qu'Allah, certes la mort comporte un état comateux ». Il dit ensuite « Avec ceux à qui Tu accordes Tes faveurs parmi les Prophètes, les Véridiques, les Martyrs, les Vertueux. Seigneur pardonne moi! Sois Clément avec moi! Fait moi rejoindre l'éternel! Seigneur! L'éternel! ».

Le prophète Mohammed Ibn 'Abdillah Ibn 'Abdil Mouttalib mourut le 12 du mois de Rajâb Al Awwâl de l'an 11 de l'Hégire à l'âge de 63 ans et 4 mois.

La tristesse des compagnons fut immense à l'instar de 'Omar qui ne put se résoudre à cette triste nouvelle. Dans sa détresse, il menaça quiconque dirait qu'il est mort pensant que Mohammed reviendrait comme Moïse lorsqu'il s'absenta 40 nuits.

C'est alors qu'Abou Bakr lui fit entendre raison en disant très justement que ceux qui adoraient Mohammed et bien qu'ils sachent qu'il est mort et que ceux qui adoraient Allah, Lui est Vivant et ne saurait mourir puis il récita [Coran : S03 V144].

Quant à ceux qui eurent le privilège de laver la dépouille du noble messager, il y eut Al 'Abbâs, 'Ali, Al Fadl et Kathm (fils d'Al 'Abbâs), Sakrân, Osâma Ibn Zâyd et Aws Ibn Khouli.

Abou Bakr affirma avoir entendu le prophète dire que tout prophète qui décède est enterré au lieu même du décès. C'est alors qu'Abou Talha creusa en dessous du lit de mort du prophète. Ensuite, les gens entrèrent par vague de dix et prièrent sur lui toute la journée du Mardi, puis il fut enterré au son des pelles.

Ce même jour du Lundi fut consacré au choix du calife et ce fut Abou Bakr qui hérita de cette lourde tâche.
Mohammed fut le dernier prophète que Dieu envoya à l'Humanité qui n'aura désormais d'autre alternative que d’adopter l'Islam pour gagner le salut et la bénédiction sur cette Terre et dans l'Au delà.

Revenons à présent sur certaines questions concernant le prophète qui peuvent faire débat ou prêter à confusion pour les moins avertis d'entre nous…

Tout d'abord, récapitulons le nombre d'épouses qu'eut le messager d'Allah :


Il épousa :

-Khadija Bint Khouwâylid qui lui donna   Zâynab,
Roukayya et Oumm Koulthoum que 'Othmân Ibn 'Affân épousa successivement
 Fatima qui fut l'épouse de 'Ali Ibn Abi Tâlib et ensemble, ils eurent Al Hassân, Al houssâyn, Zâynab et Oum Koulthoum

-  Sawdâ Bint Zam'a
- 'Aicha Bint Abou Bakr un année plus tard
- Hafsa Bint 'Omar Ibn Al Khattâb
- Zâynab Bint Khouzâyma qui mourut de son vivant
- Oumm Salama Hind Bint Abi Omayya
- Zâynab Bint Jahch Ibn Rayyab
- Jouwayriyya Bint Al Hârith
- Oumm Hâbiba Ramla Bint Abi Soufyân
- Saffiya Bint Houyây Ibn Akhtab (Juive)
- Mâymouna Bint Al Hârith
- Maria la Copte, une captive
- Rayhâna Bint Zâyd, une captive

Le prophète épousa donc au total treize femmes et pour de nobles raisons. En effet, il passa 30 années de sa jeunesse au coté d'une seule femme, âgée de 40 ans alors qu'il en avait 25 et ne se remaria qu'après qu'elle ne décède. Khadija avait déjà connue le mariage et eut d'autres enfants auparavant alors que le prophète ne connut ni mariage, ni progéniture avant elle. On peut dès lors comprendre que les mariages qui succédèrent n'étaient pas contractés pour des raisons essentiellement liées à la libido ou encore moins  à l'hyper sexualité sachant qu'il avait déjà passé les meilleurs moments de sa jeunesse auprès d'une seule femme de 15 ans son ainée.

La femme qui succéda à Khadija  et qui fut Sawda bint Zam'a était également âgée et ne se distinguait ni par sa beauté ni par sa jeunesse. Oum Salama quant à elle fut épousée par le prophète qui voulut la consoler d'avoir perdue son époux qui connut le martyr à Ohod et lui fit par la même un grand honneur, elle qui était également d'un âge avancé et qui eut des enfants à charge dont le prophète s'occupa par la suite.

Puis, il devint le gendre de Abou Bakr et 'Omar en épousant leurs filles respectives, et donna ses filles à 'Ali et 'Othmân afin de consolider les liens qui les unissaient avec ces quatre hommes, car une des traditions bien connues des arabes était le respect et l'estime de l'alliance par le mariage. Ainsi, le gendre était considéré comme un moyen facilitant le rapprochement des différentes tribus. Le fait de s'attaquer au gendre ou aux beaux parents était considéré comme une grave injure, aussi le prophète voulut désarmer les tribus hostiles à l'Islam par des moyens pacifiques tel que le mariage. Par exemple, une fois que le prophète eut épousé Oum Salama, Khalid Ibn Al Wâlid cessa d'observer une attitude négative à l'encontre des Musulmans et finit par se convertir avec le destin historique qu'on lui connaîtra par la suite.
Le fait de se marier avec les filles des chefs de tribus hostiles permettait donc d'apaiser les tensions et de faciliter l'appel à la voie droite comme ce fut le cas pour les mariages concernant Saffiya Bint Huyây et Oum Hâbiba.

De plus, le prophète avait pour instruction de purifier et d'instruire les tribus, et l'instruction des femmes n'était pas directement opérable, la société n'autorisant pas la promiscuité entre hommes et femmes. C'est pourquoi la meilleure alternative fut d'épouser plusieurs femmes différentes de par leur âge, leur statut, leur ethnie afin qu'elles puissent éduquer les femmes sédentaires et nomades et servirent ainsi de vecteurs de communication indirects en milieu féminin. Ceci explique également les raisons et la sagesse pour lesquelles le prophète avait épousé plus de quatre femmes.

Chacun des mariages que fit le prophète eut donc une histoire et une cause toute singulière. On pourra remarquer que les épouses du prophète n'étaient pas toutes jeunes bien au contraire et que l'objectif de ces mariages visait bien d'autres intentions plus glorieuses.

Enfin, il est important de rappeler qu'avant l'avènement de l'Islam, les hommes épousaient les femmes qui leur plaisaient sans restriction ni condition. Le Coran vint alors imposer une limite et une condition à la polygamie. Le nombre maximum d'épouses tolérées s'élevait à 4 sous condition d'observer entre elles une équité parfaite, sans quoi l'Islam recommande d'en épouser une seule. [Coran : S04 V03]

Le prophète était donc une exception concernant la descente de ce verset car ses épouses ont des commandements spécifiques et des particularités qui ne concernent pas les autres femmes de la Communauté. Ainsi, parmi ces instructions spécifiques, il leur est interdit de se remarier avec quiconque après le Messager de Dieu [Coran : S33 V53] . Le fait de divorcer avec l'une d'entre elles signifiait alors lui retirer son statut privilégié de « Mère des croyants » ainsi que le droit au mariage. Le messager de Dieu pouvait donc épouser plus de quatre femmes, n’étant pas concerné par ce verset et pour les raisons pleines de sagesse déjà évoquées plus haut. Par contre, il ne lui fut plus permis d'en épouser d'autres à la venue du verset suivant : [Coran S33 V52]. A ce moment précis,  il avait alors neuf épouses et il ne se maria donc plus avec aucune autre femme par la suite.

Concernant le mariage du prophète avec l'épouse de Zâyd[53], il eut un but religieux, celui de faire tomber les croyances traditionnelles qui n'avaient pas de place en religion. En effet, chez les arabes de l'époque anté-islamique, le fils adoptif jouissait du même statut que le fils véritable, ce qui allait à l'encontre de l'enseignement Islamique en matière d'héritage, de mariage et de divorce... Ainsi, pour détruire une telle coutume qui était fortement enracinée dans la culture des arabes, Allah ordonna au prophète d'épouser Zâynab bint Jahch, l'épouse de son fils adoptif. Il faut savoir que les deux conjoints ne s'entendaient pas et que zâyd prit déjà la résolution de divorcer. Malgré cela, le prophète hésita à l'épouser de peur qu'on ne l'accuse de violer la coutume relative à l'adoption et que ne vienne s'ajouter les critiques des hypocrites, des Juifs et des associateurs.
Aussi, il voulut empêcher son fils adoptif de divorcer de Zâynab mais Allah le sermonna alors en ces termes [Coran : S33 V37].
Le décret Divin était que Zâyd divorce de sa femme et que le prophète l'épouse afin de briser ces coutumes par la mise en pratique directe du messager après les avoir brisé par le Verbe.


6. Bref Descriptif du messager d’Allah  :


a) La description physique du prophète  :

- Nez aquilin[54]

- yeux noirs et long cils

- Sourcils fins, longs et écornés

- Paupières bien fournies

- Cheveux très noirs, ni trop long, ni trop court

- Visage rond et blanc

- Tête et barbe comportant moins de 20 mèches de cheveux blancs

- Grosses épiphyses[55]

- Long cou et grosse nuque

- Gros doigts et orteils

- Taille moyenne, ramassée

- Poils fins à la poitrine

- Epaules larges portant le signe de la prophétie

- Voix rauque

- Il marchait vite, le buste droit

- Une très bonne odeur se dégageait de sa personne

- Il était élégant et agréable à regarder
b) La description des qualités morales du prophète  :

Le prophète avait des qualités humaines et morales irrécusables dont nous ne pourrions étaler toute l'ampleur dans cet ouvrage...

Aussi, nous nous contenterons de rappeler qu'il rassemblait en lui les plus merveilleuses qualités, il était parmi les hommes : le plus généreux, le plus audacieux, le plus franc, le plus responsable, le plus tempéré, le plus amical, le plus honnête, le plus intime.

Il aimait rendre service aux gens et ses esclaves témoignèrent qu'il ne leur fit aucune réflexion négative durant tout le temps qu'ils étaient à son service. Il avait une excellente expression et était d'une politesse rare, il baissait le regard et parlait peu mais de manière claire et décisive.

Il n'aimait pas se distinguer parmi les gens et vivait dans la simplicité et l'ascétisme total à tel point qu'il ne mangeait que des dattes et de l'eau bien qu'il puisse détenir toutes les richesses de ce bas monde si tel en avait été son souhait...



[1] - De 340 à 378 occupation par les Romains
     -  Entre 450 et 451 Brèche dans le barrage de Ma’rab et grande inondation
     -  En 523 les Juifs de Thou Nouwwas mènent une campagne contre les Chrétiens et les jettent dans un fossé            enflammé (voir sourate Al bourouj) ce qui précipite la vengeance du Christianisme avec croisades et conquêtes
     -  En 549, Abraha Ibn Al Achram mobilise l’armée pour détruire la Kaaba (voir sourate « Al Fil »)
     -  En 575 les Yéménites chassent les Abyssiniens en faisant appel au roi de Perse et retrouvent leur indépendance    perdue en 425
     -  En 638 Baden embrasse l’Islam ce qui marque la fin de l’autorité Perse au Yémen.
[2] La maison des rencontres
[3] Baguettes comportant les mentions « oui », « non » et « neutre » 
[4] Vêtement Qorâyshite
[5] En 340 puis en 525 G
[7] Adoration des corps célestes : soleil, lune, étoiles…
[8] Forme analogue et conventionnelle
[9] « Fille de la générosité »
[10] Le verbe « Hachama »  signifie « couper »
[11] Asad, Abou Sayfi, Nadla et ‘Abdoul Mouttalib
[12] Ach-chifâ, Khalida, Daîfa, Roukayya et Sannah
[13] Environ 55 jours après
[14] Grotte de 4 coudées de long à 1.75 coudées de large
[15] Selon le calendrier lunaire
[16] Les pionniers
[17] Son esclave affranchi
[18] Son cousin
[19] Oumm Ammâr
[20] Prophète
[21] Elles portent le nom d’Abou Kays et Kuaykouaân
[22]  Les tribus de Bânou Kalb et Bânou Hânifa par exemple…
[23]  Juillet 620 G
[24]  Yahya Ibn Zakariyya
[25] 'Isa Ibnou Maryam
[26] Yusuf
[27] Idriss
[28] Harûn Fils de 'Imrâne et frère de Moïse
[29] « La maison  peuplée » qui est le grand Edifice au-dessus des sept cieux situé sur le même axe que la  Kaaba sous le Trône, soixante dix mille Anges y entrent chaque jour et n’y reviennent jamais jusqu’au jour du Jugement Dernier
[30] Fleuves spécifiques au Paradis
[31] Le Nil et l'Euphrate
[32] Endroit situé à Mina
[33] Médine
[34]  Nuit du 12 au 13 septembre 622 G
[35]  23 septembre 622 G
[36] 27 septembre 622 G
[37] Février 624 G
[38] 8 Médinois et 6 Mecquois
[39] Tribu d'Al Aws
[40] Tribu de Khazraj
[41] « Bâni Az Zahram », « Bâni Ghatafan »…
[42] Voir les versets de la Sourate « les coalisés »
[43] Gouverneur de Bahreïn
[44] Roi de Yamâma
[45] Roi de Damas
[46] Roi d’Oman
[47] Qorâych et les Juifs
[48] Août à Septembre 629 G
[49] Cette pratique n'était pas encore interdite
[50] Dont 2000 Qorâychites récemment convertis
[51] L'armée de détresse
[52] Jour de Tarwiya
[53] Fils adoptif du prophète
[54] Nez légèrement courbé
[55] Extrémité d'un os long









[1] Arabes Khatanites
[2] Chef de la tribu des Jourhoum

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