L'Homme qui délaisse la quête du savoir religieux est coupable d'un crime contre sa propre personne, il est à l'image de la feuille qui virvolte au gré des vents, ne sachant où prendre racine...



23 novembre 2010

* Les Quatre Imâms Fondateurs Des Ecoles __________

Les Quatre Imams Fondateurs Des Ecoles Sunnites



Messaoud Boudjenoun/ Universel


SYNTHESE DU LIVRE EN 17 PAGES :



Cet exposé a pour objectif de résumer la vie de nos pieux imâms, fondateurs des écoles de jurisprudence afin de susciter chez le plus grand nombre, l’admiration de ce que peut représenter une vie dédiée à l’acquisition de la science et à l’adoration d’Allah. Bien entendu, il est impossible de présenter l’ensemble des œuvres d’une personne, fut-elle des plus célèbres, mais faute de mieux, nous nous limiterons à présenter les aspects les plus connus de nos imâms de manière claire et concise incha’Allah.

1. L’imâm Abou Hânifa Enno’mâne  :

- Né à Koufa en l'an 80 de l’Hégire et mort à Baghdad en l’an 150 de l’Hégire (Irak).
- Son père s’appelait Thâbet Ibn Zûti et aurait rencontré ‘Ali Ibn Abi Tâlib qui aurait invoqué en faveur de sa famille.
- Il était d'origine perse et étudia à Koufa ou il acquérit la science.
Au début de sa vie, Abou Hânifa s’est découvert une vocation de commerçant. Ainsi, il fréquenta davantage les marchés que les cercles de savants jusqu’à ce qu’il ne rencontre un homme du nom d’Ahmed Echa’bi qui lui conseilla de ne pas se laisser distraire et de fréquenter les cercles de savants. Abou Hanifa était alors âgé de 19 ans. A cette époque, Koufa était le carrefour des religions, des pensées et de la philosophie sous toutes leurs formes et il se mit tout naturellement à les étudier. Il apprit également le Fiqh auprès de son premier maître Hammâd Ibn Abi Soulâymân El Ach’ari entre l'âge de 22 et 40 ans jusqu’à ce que son maître ne quitte cette Terre. Ses connaissances étaient déjà très importantes et lui permettait de répondre aux questions de ces coreligionnaires à l’aune de l’expérience et de l’analogie d’où la mise en œuvre de sa méthode du Qiyâs ou raisonnement par analogie.
En parallèle, il continua de vendre dans sa boutique de Koufa vêtements et tissus afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Il réservait son samedi aux affaires familiales, les autres jours, il restait au marché du lever du soleil à la prière du midi et les vendredis, il invitait ses élèves et compagnons dans sa demeure et n’hésitait pas à leur préparer différents mets. Abou Hânifa était connu et apprécié pour la grande générosité dont il était animé ainsi que pour son détachement des choses de ce bas monde et son grand scrupule en matière de vente et d’achat.
Un jour, une femme vint chez lui en lui proposant de lui vendre un vêtement de soie pour la somme de 100 dirhams mais il refusa et lui fit savoir que l’étoffe en question valait beaucoup plus, ce qui lui fit penser qu’il se moquait d’elle. Finalement, cette dernière put la revendre pour 500 dirhams chez un autre client et constater que l’imâm disait vrai. Une autre anecdote du même genre survint lorsqu’Abou Hânifa envoya son associé du nom de Afs Ibn ‘Abder Rahmân avec un lot de vêtements à vendre dans lequel se trouvait un article présentant un défaut et qu’il lui ordonna de mentionner. Cependant, Afs oublia de le signaler à ses acheteurs et Abou Hânifa fit alors une aumône équivalente à la valeur de tout le lot.
Ces quelques exemples parmi tant d’autres témoignent de la noblesse de son caractère et de l’ascétisme qui était le sien.
Après avoir appris le Coran par cœur ainsi que les sciences islamiques de l’époque, il entra de plein pied dans la vie religieuse de Koufa dont il étudia toutes les doctrines et philosophies en vigueur, ce qui lui permit de débattre avec les gens de doctrines opposés. Par la suite, il écrivit le célèbre livre « El Fiqh El Akbar » qui lui permit d’exposer ses opinions théologiques. Bien sûr, il continua d’assister aux cours de grands savants exègetes tel que ‘Atâ Ibn Abî Rebbâh[1]. Certains historiens vont même jusqu'à lui attribuer plus de 4000 professeurs...
Par ailleurs, on dit de lui qu'il put rencontrer de son vivant des compagnons du prophète dont il apprit la science du Hâdith tels que Anâs Ibnou Mâlik[2], ‘Abdoullah Ibn Abi Awfa[3] ou encore Abou Ettufâyl ‘Amer Ibn Wâila[4] mais ceci est historiquement peu probable qu'il put apprendre d'eux et Allah sait mieux...
Bien qu’il étudia toutes les sciences possibles en matière de religion, il avait une préférence significative pour le domaine du Fiqh et ce, depuis sa jeunesse. C’est ainsi qu’il devint l’un des plus prestigieux spécialistes de la jurisprudence et qu’émergea sa propre école qui se distingue par l’utilisation du Qiyâs. Il eut également un grand nombre de disciples tels qu’Abou Youcef ou Mohammed El Hassân Echibâni par exemple.
Abou Hânifase distinguait également par son silence habituel et ne parlait que lorsqu’il était interrogé sur des questions propres au Fiqh. Ses réponses étaient redoutées car il lançait des répliques cinglantes et appropriés ce qui lui permit de convaincre n’importe quel interlocuteur après avoir pris la parole.
D’un point de vue politique, il faut savoir que notre imâm vécut 52 années sous le califat des Omeyyades et 18 années sous le califat Abasside. Il considérait le pouvoir Omeyyade comme tyrannique et soutenait les partisans de ‘Ali, « les Alides » parmi les chiites mais hésitait à franchir le pas pour ce qui était de combattre avec eux. A cette époque, la cause chiite n’était encore qu’à l’état de revendication politique légitime puisque menée par les descendants du prophète et sa fille Fatima révoltée contre l’usurpation du pouvoir par les Omeyyades.
Ibn Hubayra était le gouverneur Omeyyade de Koufa et proposa à Abou Hânifa ainsi qu’à d’autres jurisconsultes de participer à son gouvernement mais il refusa en bloc ce qui lui valut d’être jeté en prison et de subir la torture jusqu’à ce qu’on ne le libère et lui accorde un délai de réflexion. Il prit donc le chemin de la Mecque pour ne revenir qu’au temps de Dja’fer El Mansour, le calife Abasside.
Abou El ‘Abbâs Esseffâh, fondateur de la dynastie Abasside fit savoir qu’il combattait la dynastie Omeyyade pour l’injustice et la tyrannie qu’elle manifestait en général et tout particulièrement envers les Alides et les « Ahloul Bâyt[5] ». C’est ainsi qu’Abou Hânifa lui fit allégeance avant de remarquer que rien ne changea et de se rétracter par la suite.
En effet, après sa victoire, Abou El ‘Abbâs Esseffâh continua d'agréer l’injustice et la tyrannie qui prévalait, ce qui amena Mohammed Ibn ‘Abdoullah[6] à se révolter à son tour contre lui et il reçut le soutient d’Abou Hânifa ainsi que celui de l’imâm Mâlik dont nous narrerons plus tard l’existence incha’Allah.
Lorsqu’il commença à construire Baghdad, le calife Abasside proposa à Abou Hânifa d’être son grand Cadi mais il refusa cette proposition lui préférant la supervision de la construction du mur entourant Médine qu’il se vit également proposer.
Al Mansour, successeur de Abou Al ‘Abbâs Esseffâh, confisqua des droits aux Alides qui leurs furent pourtant accordés par son prédécesseur, ce qui ne cessa d’aggraver les tensions déjà plus que palpables.
Un jour qu’une dispute éclata entre El Mansour qui voulut une seconde femme et son épouse qui s’y opposait, l’arbitrage d’Abou Hânifa fut sollicité. Ce dernier leur dit alors qu’épouser plusieurs femmes est permis à celui qui fait preuve d’équité entre elles et que le cas échéant, il lui est recommandé de n’en épouser qu’une seule [Coran : S04 V03]. Al Mansour accepta la sentence et en remerciement, sa femme envoya à l’imâm des cadeaux, de l’argent, une belle esclave ainsi qu’un âne. Fidèle à lui-même, Abou Hânifa refusa le tout en affirmant ne désirer que la seule satisfaction d’Allah dans ses avis religieux et qu’il ne convoite pas les biens de ce bas monde.

a) Particularité de l’école d’Abou Hânifa  :

Son école se fonde sur deux formes de raisonnement soit :

- Le raisonnement personnel (Raï) : Larges introductions d’opinions personnelles basées sur la spéculation et l’analyse personnelle.
- Le Raisonnement par analogie (Qyâs) : Recherche de l’analogie stricte avec les précédents rapportés par la tradition (Sunna). Lorsque l’analogie ne donne pas de solution sûre, le juge est autorisé à se prononcer en équité en choisissant la solution la plus sage.
Il faut savoir que cette méthode fut critiquée par certains qui reprochaient à l’imâm de donner des jugements au détriment des Hâdiths qu’il délaissait. Ibn Khaldoun dit à ce propos qu’il était vrai qu’Abou Hânifa ne donnait que très peu de traditions mais que ce fut parce qu’il était très stricte et méticuleux vis-à-vis des Hâdiths qui ne remplissaient pas certaines conditions d'authenticité et qu'il jugeait comme faibles. Tout de même, on affirme qu'il rapporta plus de 200 Hâdiths ce qui est considérable pour une seule personne.
Concernant la méthode déductive dans la recherche juridique, l’imâm n’utilisait le raisonnement personnel que lorsqu’il n’y avait aucun texte claire et évident tiré du Coran ou de la Sunna à apposer, ainsi il ouvrait de larges perspectives de réflexion en faisant l’analogie avec des faits semblables en déduisant ce qui est commun aux deux questions.
Les principes sur lesquels repose l’école d’Abou Hânifa sont donc le Coran,  la Sunna, le Consensus et le Raisonnement Personnel.

- Parmis ses avis religieux :

- Le droit à la femme de se marier sans l’avis de son tuteur :
- La tutelle sur un être libre contredit le principe de liberté.
- Selon la Chari’a, la femme adulte possède la tutelle complète de ses biens.
- Le Coran S02 V230 et S02 V232 : Attribution de l’acte de mariage à la femme.
- Hâdith du prophète : « La femme qui n’a jamais eux d’époux est plus à même de choisir pour elle que son tuteur » et « le tuteur n’a aucun droit sur la femme déjà mariée ».
- Lorsqu’un homme atteint 25 ans, ses biens doivent lui être remis, même s'il est irresponsable du moment qu’il est un être sensé : [Le Coran : S04 V29] .

Ibn ‘Imrâne El Moncilî a dit : « Il y avait 10 qualités en Abou Hânifa dont une seule, si elle se trouvait chez un homme aurait fait de lui le chef et le maître de sa tribu : le scrupule, la sincérité, la jurisprudence, le ménagement de gens, l’esprit chevaleresque, l’aspiration vers ce qui est utile, le silence, la perspicacité dans les paroles et le secours de celui qui est affligé qu’il soit ennemi ou ami » .
Un jour,  un homme changea de trottoir lorsqu’il aperçut Abou Hânifa, ce qui le contraint à l’interpeler et à l’interroger sur son comportement. L’homme avoua qu’il lui devait 10 000 Dirhams et que l’échéance  était déjà expirée ce qui le poussa à l’éviter n’ayant toujours pas réuni la somme. A ces mots, Abou Hânifa décida de lui faire cadeau de la dette et l’exhorta à ne plus jamais changer de trottoir à sa vue.
Parmi d’autres anecdotes concernant notre imâm et attestant de sa richesse et de sa générosité exemplaire, nous pouvons citer la fois où il libéra de prison un homme endetté en se chargeant de rembourser à sa place les 4000 Dirhams qu’il devait, ou encore la fois où il libera son voisin de prison qui s’adonnait souvent à la beuverie et à la danse avec ses amis, sans se soucier de troubler son voisinage. Remarquant que son voisin ne fit plus de bruit, Abou Hânifa s’en inquiéta et fut informé qu’il était emprisonné. Il se décida alors d’aller voir l’Emir et de plaider la cause de son voisin qui fut libéré avec ses amis. Par la suite, l’homme remercia Abou Hânifa et devint un de ses disciples. Par ailleurs, il donna la somme considérable de 500 Dinars au professeur de son fils Hammâd pour lui avoir enseigné la sourate "Al Fatiha".
On dit d'Abou Hânifa qu'il lui arrivait de réciter tout le Livre d’Allah dans une seule rak’ah et il multipliait les prières nocturnes parfois en récitant un seul verset en l’occurrence [Coran :  S54 V46]. A cet effet, sa femme attesta qu'il ne dormait jamais la nuit.

b) Sa mort :
Abou Hânifa vécut jusqu’à l’âge de 70 ans et mourut dans la première quinzaine du mois de Chawwâl de l’an 150 de l’Hégire, il fut enterré à Baghdad. D’après les historiens, les causes de sa mort seraient imputées aux sévices qu’il subit après avoir refusé d’assumer les fonctions de juge que voulut lui imposer le calife Abasside Dja’fer Al Mansour. Il fut frapper de 110 coups de fouet et torturé à plusieurs reprises. Lorsque la pression fut trop forte, sa vieille maman lui conseilla de délaisser le Fiqh et la science pour se préoccuper davantage du commerce légué par son père mais il rétorqua qu’il préférait le châtiment d’ici bas à celui de l’au-delà. D’autres version attestent qu’il serait mort en prison sous l’effet du poison ou à son domicile après sa libération et qu'on ne l'interdise de délivrer des Fatwas... Aucune théorie ne prévaut sur l’autre et Allah est plus Savant.
Quoi qu’il en soit, son enterrement comptait quelque 50 000 personnes et on pria sur sa dépouille à six reprises tellement la foule fut immense. Il fut enterré au cimetière de Khaïzourâne, Est de Baghdad.
D’autre part, il avait l’habitude de dire à ses élèves ce qui suit : « Vous êtes l’orbite de mon cœur et la clarté de ma tristesse, je vous ai laissé le Fiqh, et je l’ai éclairé pour vous. Je vous demande au nom de ce qui vous a été donné comme science majestueuse de préserver ce Fiqh de l’avilissement de la soumission au pouvoir ».
c'est son élève Mohammed El Hassân Echibâni, dont nous pouvons trouver les ouvrages, qui se chargea de l'écriture et de la propagation de son Fiqh.
L’école Hânâfite est donc la plus ancienne des quatre écoles et fut l’école officielle de l’époque Ottomane. Aujourd’hui, elle est dominante en Asie Centrale, en Inde, au Pakistan, en Turquie, en Afghanistan, et dans certaines régions de l’Egypte et de la Tunisie.

2. L’imâm Mâlik Ibn Anâs  :

- Né à Médine en l’an 93 de l’Hégire de père et mère appartenant à des tribus Arabes originaires du Yémen.
- On rapporte que son arrière grand père Abi 'Amir Ibnou 'Amr fut un des compagnons du prophète tandis que son grand père Mâlik Ibnou Abi 'Amir était un grand Tâbi'i qui transmit des Hâdiths.
- Ses oncles furent aussi des traditionnistes de renom.

L’imâm Mâlik commença à apprendre le Coran par cœur puis les sciences du Hâdith aidé en cela par l’atmosphère bénéfique qui régnait au sein de sa famille. Par la suite, il se mit à l’école de Rabi’a, son 1er maître auprès duquel il approfondit ses connaissances en matière de Hâdith et de jurisprudence. Son second maître fut Ibn Hurmuz auprès duquel il compléta ses connaissances du Hâdith et de la Jurisprudence ce qui sera déterminant dans ses futurs choix et sa vocation. Il put rester en sa compagnie durant treize années et finit par maîtriser toutes les sciences de son époque.
Il apprit également les sciences de l’exégèse aux cotés de Nafi’, l’esclave affranchi d’Ibn ‘Umar et se mit à l’école d’Ibn Chiâb Ezzuhrî auprès duquel il apprit les sciences du Hâdith. Par ailleurs, l’imâm Mâlik disposait de facultés de mémorisation phénoménales et nous illustrerons cela par un exemple concret pour étayer nos propos.
En effet, un jour il alla voir son maître Chihâb pour lui demander qu’il lui enseigne quelques Hâdiths supplémentaires après qu’il en ait déjà dicté quarante. Chihâb conseilla alors à l’imâm Mâlik de commencer par apprendre ceux qu’il venait de dicter et Mâlik de répondre que ce fut chose faite. Son maître lui fit donc passer un test  qui se révéla concluant et dit à son élève qu’il était « un récipient de science ».
Notre illustre imâm vénérait  les Hâdiths du prophète et aimait à les apprendre si bien qu’il disposait d’un fil qu’il nouait à chaque fois qu’il en recevait un nouveau. Il observait également un comportement bien spécifique vis-à-vis des Hâdiths. En effet, il refusait de recevoir ou de transmettre une tradition en étant debout ou dans la rue et lorsqu’il enseignait les Hâdiths à ses disciples, il veillait toujours à être en état de pureté rituelle et s’appliquait à faire ses ablutions et à se parfumer, puis il revêtait un nouvel habit et se coiffait de son turban.
Il faut également savoir que l’imâm Mâlik avait appris d’Ibn Hurmuz une science qu’il n’enseigna à personne car n’étant pas à même d’être divulguée au commun du peuple. Néanmoins, il eut le privilège d’enseigner dans la mosquée du prophète car il avait atteint un degré de science, de pièté et de scrupule très élevé. Aussi, il ne fut autorisé à enseigner et à délivrer des fatwas qu’après que 70 Sheikhs parmi les gens de science ne l’autorisent en ce sens et témoignent en sa faveur, il avait alors 17 ans selon ses biographes. De lui, nous pourrions également évoquer qu’il aimait à s’asseoir à la même place que ‘Omar Ibn Al Khattab et habitait dans la maison qui appartenait à ‘Abdoullah Ibn Mass’oud.
Ses cours furent dispensés durant de nombreuses années jusqu’à ce qu’il ne tombe malade d’une incontinence d’urine et ne reçoive ses disciples dans sa propre maison. L’imâm forma donc de nombreux disciples dans le Fiqh et le Hâdith dont les plus célèbres furent ‘Abdullah Ibn Wahb[7] qui écrivit de nombreux ouvrages dont un commentaire du Muwatta, ‘Abdurahmân Ibn El Qacem, Assad Ibn El Furât Ibn Sinân[8], Achbeh Ibn ‘Abdel’Aziz El Qissi El Amiri qui fut lui aussi l’un des transmetteurs de pensé de Mâlik, ‘Abdel Malek Ibn El Madjchoune et bien d’autres…
Par ailleurs, l'imâm Mâlik se maria avec une esclave qui lui donna trois garçons (Mohammed, Hammad et Yahya) et une fille (Fatima) qui apprit par coeur le Muwatta.
D’un point de vue politique, l’imâm Mâlik a toujours refusé d’occuper des fonctions officielles comme celles de grand juge ou de mufti au service du pouvoir. Cependant, il acceptait les cadeaux qui lui furent offert ce qui lui permit d’être à l’abri du besoin et de les redistribuer à ses plus pauvres élèves.
Du fait qu’il vécut 86 années, il demeura donc sous l’autorité des deux dynasties que sont les Omeyyades et les Abassides et se fît témoin de la détérioration du califat qui ne fut plus transmis que par hérédité ou par la force alors qu’auparavant, c’était par la consultation (Choura) que s’opérait le choix du calife. Cependant, il y eut tout de même le Calife Omeyyade ‘Abdel ‘Aziz qui était pieux et juste et qui œuvrait pour la prospérité de la Nation Islamique seulement, ses successeurs furent injustes et destructeurs et Dieu sait mieux...
L’imâm Mâlik avait opté pour la neutralité concernant le soulèvement contre l’autorité du Calife et ce, afin d’éviter la fitna à l’instar d’El Hâssân El Bassri. Il n’afficha donc pas publiquement sa sympathie envers les Alides comme le faisait l’Imâm Abou Hânifa ou envers ‘Ali contre Mu’âwiya. Pour lui, après le messager d’Allah, Abou Bakr est le meilleur, puis ‘Omar, puis ‘Othmân et le reste des compagnons pieux sont égaux.
De son point de vue, l’allégeance des fidèles des deux lieux saints (la Mecque et Médine) est suffisante pour concrétiser l’allégeance complète qui donne la légitimité au Calife d’être l’Imâm de l’ensemble des Musulmans car ses gens sont les porteurs de la Sunna Prophétique et les plus aptes à lier et délier.
Malgré sa neutralité en cas de soulèvement du peuple, il ne fut tout de même pas épargné par les épreuves et les persécutions sous le règne d’Abou Ja’fer El Mansour. Elles eurent lieux en l’an 146 de l’Hégire au point que son épaule se luxa mais sa grandeur d’âme fut telle, qu’il pardonna même à ceux qui lui firent subir les pires sévices.
On avance de nombreuses causes qui viendraient expliquer ces persécutions dont la plus célèbres était que Mâlik rapportait souvent dans ses cercles le Hâdith suivant « Il n’y a pas de divorce pour celui qui y est contraint » et qu’il aurait délivré une Fatwa autorisant l’allégeance à Mohammed Ibn ‘Abdoullah. En effet, cela laissait entendre que le peuple qui aprouva l’autorité d’El Mansour par contrainte pouvait se tourner vers Mohammed Ibn ‘Abdoullah Ibn Hâssân[9], instigateur du soulèvement à Médine. Mâlik resta reclu dans sa maison pendant la révolte.
Ce qui explique cette posture est certainement que l’imâm pensait que les soulèvements contre les gouverneurs étaient illicites  car ils engendrent la Fitna et des représailles parmi le peuple. Le bon conseil des dirigeants est la véritable clé selon lui et c’est pourquoi il lui arrivait de les rencontrer pour les conseiller sur le bon comportement à avoir avec leurs administrés.
D’autre part, Abou Dja’fer El Mansour voulut faire du « Muwatta[10] » la seule autorité dans tout le monde Musulman mais l’imâm Mâlik refusa en arguant que les compagnons se sont dispersés et ont également propagé des Hâdiths,  ce qui impliquait que chaque contrée avait une partie de cette science.
Le poste de grand cadi fut proposé à Abou Hânifa, Mâlik et à Ibn Abou Dîb mais tous refusèrent car ils craignirent de voir leur indépendance juridique influencée par la politique.
Lorsque Haroun Errachid vint à Médine, il envoya son vizir auprès de Mâlik afin de pouvoir l’inviter à lui faire la lecture du Muwatta mais ce dernier déclina l’invitation et dit « adresse mon salut au Calife et dit lui que la science reçoit la visite des gens et ne leur rend pas visite et que se sont les gens qui viennent à elle et non pas elle qui vient à eux ».


a) Particularité de l’école de Mâlik[11] :

L’imâm Mâlik était un Mouhâdith (traditioniste) et un Fâqih (jurisconsulte), il excellait donc dans la science du Hâdith : connaissance des transmetteurs et de leur degré de crédibilité, distinction entre les Hâdiths authentiques , bons, faibles, douteux, faux…
Son école fut appelée « l’école de Médine » car elle prend directement et inconditionnellement sa source dans le Coran et la Sunna ainsi que dans les faits et gestes des compagnons, des tabi’ines et des pieux anciens, habitants de Médine. Mâlik ne se posait toutefois pas en adversaire du Raï[12], mais il en fit un usage beaucoup plus circonspect qu’Abou Hânifa. Dans les cas douteux seulement, lorsqu’aucune opinion claire ne saurait être tirée des sources, le juge devait alors formuler son avis dans l’intérêt de la société plutôt qu’en se basant sur son opinion personnelle.

Pour Mâlik, la coutume de Médine est donc une des sources des indications légales et c’est sûrement ce qui confère à l’école de Mâlik un cachet si singulier.
En terme de théologie dogmatique, l’imâm Mâlik a une posture littéraliste des textes et ne donne pas de place à l’interprétation humaine. Ainsi, un homme l’interrogea sur le comment de l’Istiwa (établissement sur le trône). Il garda le silence puis dit « L’istiwa est connue, la manière est inconnue, la question à ce sujet est une innovation, la croyance en elle est une obligation et je pense que tu es un égaré ».  

Mâlik abhorrait les questions philosophiques et méthaphysiques comme le fait de savoir si la foi augmente et diminue, la création du Coran, la vision d’Allah dans l’au-delà… De son point de vue, le Musulman n’a aucun intérêt à entrer dans de telles discutions et polémiques qui ne peuvent qu’aboutir aux méandres du désarroi et de l’égarement pour celui qui n’est pas guidé par Allah.
C’est pourquoi l’imâm se refusait à toute interprétation des textes sacrés ayant traits aux données de la foi car la raison humaine est limitée. La foi est parole et acte, elle augmente mais il ne se prononça jamais pour dire qu’elle diminue car le Saint Coran comporte bien des versets confirmant qu’elle augmente mais pas qu’elle diminue ce qui fut de sa part, une fois encore, une attitude des plus conformiste.
D’ailleurs, El Boukhari fut interrogé pour savoir qu’elle fût la chaine de transmission la plus authentique et il répondit « celle de Mâlik, d’après Nâfi’, d’après Ibn ‘Umar ».

Il est établi que Mâlik fut très scrupuleux, intègre et qu’il avait une clairvoyance qui ne faisait jamais défaut. Il inspirait le respect et avait une belle prestance et une allure majestueuse, lui qui fut de grande taille et qui présentait un visage agréable.

b) Sa mort  :
Il mourut en l’an 179 de l’Hégire à l’âge de 86 ans, le 14ème jour du mois de Rabi’ Al Awwâl sous le califat d’Haroun Errachid après une brève maladie qui le cloua au lit. Il fut enterré au cimetière d’El Bâqi’.
Le prophète avait dit : « Les gens sortiront de l’orient et de l’occident à la quête de la science et ils ne trouveront pas de savant plus doué que le savant de Médine ».
L’école Malékite est donc la 2ème école à émerger après le Hanafisme, fondée à Médine avant de se propager dans tout le Hijâz puis à Bassra, en Egypte, au Soudan, en Afrique noire, au Maghreb et en Andalousie.

- Son école se divise en 3 tendances[13] :
- L’école de Kairouan fondée par Sahnoun.
- L’école de Cordoue fondée par Ibn Hâbib.
- L’école d’Iraq fondée par le Cadi et ses compagnons.

Nous achèverons la partie qui lui est dédiée en citant quelques un des nombreux disciples de Mâlik tels que Mohammed Ibn Ahmad Ibn ‘Abdel ‘Azziz El Utbi, Abi Yâzid El Qaïrawâni, Abou ‘Amr Ibn El Hâdjeb, l’imâm Echâtibi, Abou Bakr Ibn El ‘Arabi, Ibn Toument, Ibn El Qassâr, l’Imâm Ellaqâni, l’imâm Chihâb Eddine El Qarâfi, l’imâm El Qortobi, ‘Abdel Hâmid Ibn Bâdis[14]( رحمة الله عليهم).
L’école Malèkite domine en Afrique du nord (Maghreb) et de l’ouest, en Mauritanie, au Soudan, au Koweït ainsi qu’aux Emirats Arabes Unis.

3. L’imâm Mohammed Ibn Idriss Eschâfi’i  :

- Né à Ghaza en l’an 150 de l’Hégire et emmené à la Mecque à l’âge de 2 ans, il meurt en Egypte en l’an 204 de l’Hégire.
- Il est donc né la même année au cours de laquelle mourut l’imâm Abou Hânifa.
- Il a des ancêtres communs au prophète au niveau de ‘Abd Mânâf.
- Il rapporte que son père et son grand père ont rencontré le prophète.
- Son père décéda alors qu’il était enfant et il vécut une enfance pauvre.
L’imâm Eschâfi’i mémorisa le Saint Coran à l’âge de sept ans et le Mouwatta à l’âge de dix ans. On rapporte que sa voix dans la récitation du Coran était très belle et très touchante. Il se tourna ensuite vers les Hâdiths du prophète qu’il mémorisait également et acquit de solides connaissances dans les subtilités de la langue Arabe et dans la poésie en côtoyant durant une dizaine d'années la tribu de Houdâyl qui avait ses quartiers en dehors de la Mecque.
Par la suite, il se mit à l’école des jurisconsultes et des traditionnistes qui se trouvait à la Mecque jusqu’à atteindre un niveau tel, qu’il put délivrer des Fatwas. Ses maîtres Moslem Ibn Khâled Ezzendjir ainsi que Sufyâne Ibn ‘Uyayna faisaient son éloge et le laissait expliquer des Hadiths aux autres élèves.
Le jeune Eschâfi’i était avide de connaissance et entendit parler de l’imâm Mâlik, il se résolut aussitôt à le rejoindre mais prit soin au préalable d’étudier son livre majeur « Le Muwatta » qu’il put emprunter à un homme de la Mecque.
L’imâm Mâlik qui eut une clairvoyance très développée (Al firassa) le reçut et lui dit : « O Mohammed ! Crains Allah et évite les péchés car tu auras un grand avenir. Allah a mis dans ton cœur une lumière, ne l’éteint pas par les péchés ! ».
Eschâfi’i lut donc le Muwatta à Mâlik et ce dernier l’autorisa à rester auprès de lui pour apprendre la jurisprudence et la science du Hâdith durant 9 années jusqu’à ce qu’il ne meurt en l’an 179 de l’Hégire. Eschafi’i dut alors chercher du travail et la venue au Hidjâz du gouverneur du Yémen fut l’occasion pour lui de prendre le poste de juge à la cour. Pour supporter les dépenses du voyage, il dut mettre sa maison en gage. Par la suite, il se maria avec une descendante du Calife ‘Othmân Ibn ‘Affân du nom de Hâmida Bint Nâfi qui lui donna un garçon et deux filles.
Devenu juge de Nadjrâne, il fut critiqué par Ibrahim Ibn Abou Yahya et Sufyâne Ibn ‘Uyayna qui lui reprochèrent d’assumer des fonctions officielles au service du pouvoir politique. Or, il jugea toujours avec une impartialité et une justice qui ne faisait jamais défaut. Ainsi, il put mettre fin à la corruption qui régnait, ce qui lui valut de s’attirer les foudres des dirigeants et des gouverneurs en poste à Nedjrâne. Ils trouvèrent un prétexte pour l’évincer et l’accusèrent de connivence avec les Alides pour monter le calife contre lui et donc l’écarter de sa fonction de juge.
Eschafi’i fut alors convoqué avec neuf Alides devant le calife. Celui-ci executa les Alides et rendit la vie sauve à l’imâm après qu’un homme de science du nom de Mohammed Ibn El Hassân intercède en sa faveur. Eschafi’i rapporta donc ce qui s’était réellement passé et rappela au calife son lien de parenté et son rang. Cette épreuve eut lieu en l’an 184 de l’Hégire, il avait alors 34 ans.
A la suite de cette expérience, Eschâfi’i décida de ne plus accepter d’assumer des fonctions officielles en politique. Il consacra son temps libre à étudier la jurisprudence d’Iraq propre à Abou Hânifa et au raisonnement personnel, lui qui maîtrisait déjà la jurisprudence du Hidjâz propre à Mâlik.
Pour cela, il se rendit chez Mohammed Ibn Hassân qui là lui transmit. A ce propos, Ibn Hadjar El Asqalâni disait que l’imâm Eschâfi’i avait réuni la science des gens du Hâdith et des gens du raisonnement personnel.
Malgré qu’il étudiait auprès de son nouveau maître, Eschafi’i continua de défendre l’école de l’imâm Mâlik ce qui poussa Mohammed Ibn Hassân à lui proposer un débat sur les points de divergences entre les deux écoles et le vainqueur ne fut autre qu’Eschafi’i.
Ce débat fit grand bruit et le calife Haroun Errachîd dit en souriant : « Mohammed (Ibn Hassân) ne sait-il pas que le messager d’Allah a dit : l’intelligence d’un homme parmi les Qorâychites équivaut à celle de deux hommes ».
De retour de Baghdad, au cours duquel il refusa une offre du calife, Eschâfi’i se rendit à la Mecque où il se mit à dispenser des cours à la Ka’ba. D’ailleurs, c’est durant ce séjour à la Mecque qu’il aurait rencontré l’imâm Ahmad Ibn Hanbal. C’est également à cette période qu’il aurait composé son célèbre livre « Errisâla [15]».

a) Particularité de l’école de Eschafi’i  :

La jurisprudence du Hidjâz et celle d’Iraq qu’il maîtrisait, lui permit de « créer » une troisième école. Son but était de discerner laquelle des deux méthodes de jurisprudence était la meilleure et il y réfléchit sereinement en déterminant les paramètres de déduction qui allaient lui permettre de tirer un avis.

En l’an 195 de l’Hégire, il décida de retourner à Baghdâd pour présenter sa nouvelle école et sa méthode de déduction qui fut un savant mélange des deux écoles en cours dans le monde Musulman avec le souci d’effacer les lacunes que comportaient chacune d’elles. Il y resta deux années à l’enseigner et revint à Baghdâd en l’an 198 mais pour quelques mois seulement. Son départ précipité est expliqué par les Historiens qui invoquent l’avènement du calife El Mamoun qui avait une préférence très marquée pour les perses ainsi que pour la théologie Mu’tazilite dont les savants furent placés dans tous les rouages de l’état. Il regagna donc l’Egypte en 199 de l’Hégire où il demeura presque quatre années avant de mourir.
Malgré tout l’égard qu’il portait à son maître Mâlik, il publia un livre intitulé « Les divergences avec Mâlik » où il énnonce les erreurs de son maître. Cette initiative serait venue du fait que beaucoup d’hommes exagéraient dans leur vénération de l’imâm Mâlik ce qui pouvait dés lors constituer un risque à la préservation du monothéisme pur.
Au départ, il hésita à montrer son livre et lorsque ce fut fait, il essuya de nombreuses critiques et certains voulurent même le chasser d’Egypte.
Eschâfi’i avait l’art de démontrer la fausseté d’une idée sans amoindrir le mérite de son auteur ni attenter à sa dignité. Il était donc devenu un expert de la discussion et de la polémique.
Les connaisseurs du Hâdith n’avaient pas de réponses quant aux questions trop précises qu’on ne trouvaient explicitement ni dans le Coran, ni dans la Sunna tandis que les spécialistes du raisonnement personnel avaient une connaissance insuffisante des Hâdiths.

D’un point de vu politique, Eschâfi’i  pensait que l’imâmat est indispensable et que le Calife doit remplir deux conditions :
- Appartenir au gens de Qorâych.
- Les gens se réunissant autour de lui doivent le faire avant son établissement en tant que calife.

Il semble que la validité du califat  par l’appartenance aux Hachémites ne constitue pas une condition à ses yeux.
Dans le conflit qui avait opposé ‘Ali à Mu’âwiya, il soutenait ‘Ali et pensait que Mu’âwiya et ses partisans furent les injustes. Il eut de la sympathie pour la famille du prophète et disait à ce propos : « Si le fait d’aimer la famille du prophète  vaut d’être un rafidh, que les Hommes et les djinns témoignent que je suis un rafidh ».
Comme Mâlik, il était contre la théologie dogmatique visant à l’interprétation des dogmes métaphysiques de la religion à l’aide de la philosophie. Il dit à ce sujet : « J’ai vu les théologiens dogmatiques s’excommunier mutuellement et j’ai vu les traditionnistes s’attribuer mutuellement des erreurs. Or, s’attribuer des erreurs est moins grave que de s’excommunier ». Il dit aussi : « Mon avis sur les partisans de la théologie dogmatique et qu’ils soient frappés avec des feuilles de palmiers ».
De son point de vue, les attributs d’Allah ne sont pas dissemblables de Son essence. Il soutenait également que le Coran est Le Verbe d’Allah et qu’il est incréé en disant qu’Allah a parlé à Moïse de façon réelle comme il est  relaté dans le Saint Coran.
Concernant la vision d’Allah le jour de la résurrection, il pensait qu’elle sera réelle et effective. A propos de la foi, il soutenait qu’elle est une conviction et une action et qu’elle augmente et diminue en fonction de l’ accroissement ou de la réduction des actes de piété et de bienfaisance.
Parmi ses disciples, nous pourrons citer Abi Ibrahim Ibn Khâled El Kalbi, El Bouiti auteur du Moukhtassar, le très redoutable polémiste El Muzni qui écrivit « El Djâmi’ El Kébir » et « El Djâmi’ Essaghir », Er Rabi’ ElMurâdi qui fréquenta beaucoup son maître ou encore Abou Hânifa El Assouâni, dernier élève d’Abou Hânifa à rendre l’âme ( رحمة الله عليهم).

Abî Thour disait à propos d’Eschâfi’: « Celui qui prétend qu’il a vu quelqu’un de semblable à Mohammed Ibn Idriss Eschâfi’i dans sa science, son éloquence, sa connaissance, sa fermeté et ses capacités intellectuelles aura commis un mensonge ».
L’imâm fut très détaché de ce bas monde et s’habillait modestement, il montrait un scrupule rigoureux. Il disait « Lorsque l’Homme est sensé et scrupuleux, son scrupule lui fait oublier les défauts des autres ».
Sa générosité était également très connue, lui qui distribuait l’argent qu’il reçut aux pauvres et aux faibles et qui dit : « La virilité est composée de quatre choses : Le bon caractère, la générosité, l’humilité et la reconnaissance ».
Il dit aussi : « Trois choses, si tu les respectes, elles te méprisent et si tu les méprises, elles te respectent : ce sont la femme, l’esclave et le paysan » ou encore « Celui qui n’aime pas la science, il n’y a aucun bien en lui. Aussi, n’établis entre toi et lui aucun lien de connaissance ou d’amitié ». Nous pouvons également citer une autre de ses fameuses paroles « Tu n’arriveras jamais à contenter tout le monde. Efforces toi de plaire à Allah et ne te soucies pas des gens ».

b) Sa mort :
Mohammed Ibn Idriss Eschâfi’i tomba malade alors qu’il vivait en Egypte où il du rester cloué au lit pendant un certain temps. Le dernier vendredi du mois de Rajab de l’année 204 de l’Hégire, il rendit l’âme appuyé sur les bras de son élève Er Rabi’ El Djizi. La cause la plus plausible quant à son décès serait qu’il souffrait d’une hémorragie sévère liée à des Hémorroïdes chroniques.
Salah Eddine El Ayûbi (Saladin) qui se rendit maître de l’Egypte en l’an 567 de l’Hégire fit construire une université près de la tombe d’Eschafi’i et alla même jusqu’à enterrer son fils et sa femme Chamsa à proximité de sa tombe.
Il y eut de célèbres savants partisans de son école tels que Muhyiddine Ennawaoui à l’ombre de la dynastie Syrienne des Ayyubides, ‘Izz Eddine Ibn ‘Abdessalâm, puis Ibn ‘Abd Raf’a en Egypte, Sheikh Sirâdj Eddine El Bulqini , El Bouiti, El Muzni, Er Rabbi’ El Murâdi, Mohammed Ibn ‘Abdellah Ibn El hakm, Abou Bakr El Qeffâl, Abou ‘Ali El Hocine Ibn Chu’aïb Ibn Mohammed Essendjî, Abou Ichâq Echirâzi, Abou El Hassân El Ach’âri[16], l’Historien Abou Dja’far Mohammed Ibn Djârir Ettabari, Mohammed Ibn Khuzâiyma célèbre jurisconsulte et traditionniste, El Amadi auteur du livre « El Ahkâm », Abou Hammâd El Ghazâli, Djâlâleddine Essuyûti et bien d’autres…( رحمة الله عليهم)
En dernier lieu, il faut rappeler que son école s’est répendue dans tout le proche orient, en Indonésie, en Malaisie, en Jordanie, en Palestine, en Syrie, au Liban, en Egypte et aux îles Comores.

4. L’imâm Ahmed Ibn Hanbal Echâybâni  :

- Il naquit à Baghdâd au mois de Rabi’ El Awwâl de l’an 164 de l’Hégire. Il appartenait à la tribue de Bâni Châybân.
- Il fut élevé par sa mère uniquement alors qu’il était orphelin de père.
- Il était très pudique et bien éduqué et avait une grande soif d’apprendre si bien qu’il apprit le Coran dès son plus jeune âge ainsi que les rudiments de la grammaire.
- Son premier maître dans le Hâdith fut Abî Youcef et Houchâym Ibn Bâchir El Wâsiti lui donna également des cours dans ce domaine.

Après Baghdâd, le jeune Ahmed se rendit à Koufa, à Bassra, à la Mecque, à Médine puis au Yémen avant d’achever son périple en Syrie ce qui constitua un véritable voyage d’études auprès des plus grands savants de ces contrés.
Il aimait à dire « Moi, je continuerai à chercher la science jusqu’à ce que j’entre dans la tombe ». Ainsi, il passa sa vie entière à étudier la science et ne pensa au mariage qu’à l’âge de 40 ans et plus…
Ahmed Ibn Hanbal étudia donc le raisonnement personnel « Er Raï » sous l’égide d’Abî Youcef, disciple de l’imâm Abou Hânifa. Cependant, il lui préféra l’école du littéralisme et à sa tête l’imâm Mâlik.
Il se mit donc à l’école de Huchâym Ibn Bâchir et apprit entre autre la science du Hâdith et d’autres disciplines de l’an 179 à 183. Il jouissait d’ailleurs dune prédisposition toute naturelle à apprendre des centaines de Hâdiths avec leur chaine de transmission  et continuait d’apprendre les sciences du Hâdith au coté de Hâchim Ibn El Barîd pendant toute une année. Il dut finalement le quitter d’après les historiens à cause de ses penchants pour le Chiisme et Allah est plus savant.
En l’an 180 de l’Hégire, l’imâm se tourna ensuite vers le grand tradtionniste ‘Abder Rahmân Ibn Mehdi, le maître de Bassra notamment dans la science du Hâdith. Parmi ses maîtres, il y eut également Yahya Ibn Adam, Sa’ïd Ibn Essebâh ou encore Isma’ïl Ibn Dja’fer grand lecteur du Coran. Il se mit également à l’école de ‘Abbâd Ibn ‘Abbâd El Atki, traditionniste de renom ( رحمة الله عليهم). Il entreprit un voyage à Wâsit, à Bassra, à Koufa puis il partit au Hidjâz en pèlerinage et pour recevoir le Hâdith et ce, à cinq reprises dont trois fois à pied. Il resta même une année en ne dépensant que 30 dirhams pour tous ses pélerinages.
Il se rendit également au Yémen à pied ainsi qu’en Syrie et fit face à de nombreux désagrément lors de ses voyages. On lui vola ses vêtement et son argent ce qui le poussa à travailler comme porteur. Il rencontra son illustre contemporain, l’imâm Eschâfi’i et devint son élève, il apprit énormément à ses cotés et invoqua quotidiennement en sa faveur pendant 40 années. D'ailleurs, ils se rendaient visite et se vouaient un respect et une admiration réciproque. Il voulut également rencontrer l'imâm Mâlik mais il ne put le faire car la mort emporta ce dernier.
L’imâm Ahmed fut l’élève de Sufyâne Ibn ‘Uyâyna à la Mecque et apprit aussi aux cotés de Yâzid Ibn Haroun, ascète et traditionniste.  Il resta deux années chez le Sheikh ‘Abder Razzâk Ibn Hammâm El Humâyri Essen’âni, l’imâm du Hâdith à San’a au Yémen.
A chaque fois qu’il apprit qu’un homme enseignait des Hâdiths, Ahmed allait le trouver et c’est ainsi qu’au fur et à mesure, il acquit la connaissance parfaite de la grammaire Arabe, puis ajouta la langue perse à ses connaissances ainsi que des disciplines telles que l’exégèse, la jurisprudence y compris celle du raisonnement personnel.
Il déclina également un poste de juge au Yémen et  mit un point d’honneur à refuser l’argent qu’on pouvait lui proposer afin de ne pouvoir dépendre que de lui-même. C’est seulement à l’âge de 40 ans qu’il consentit à enseigner ses connaissances et son assistance était studieuse à l’image de ses propres enfants Saleh et ‘Abdoullah.
C’est ainsi qu’il devint une véritable référence dans le monde Musulman.

a) Particularité de l’école l’imâm Ahmed:

Son école se caractérise par un attachement rigoureux au sens littéral et apparent des textes du Coran et de la Sunna en excluant toute idée du raisonnement personnel. L’école rejette également la notion « d’Idjmâ’[17]» qui constitue pourtant un fondement important des autres écoles.

L’imâm Ahmed disait : « Le Hâdith faible est préférable au raisonnement des hommes ». Cette posture valut à son école d’être taxée de rigoriste par certains de ses adversaires. Ahmed penchait beaucoup plus pour le Hâdith et on lui reprocha donc, ainsi qu’à sa jurisprudence, d’être plus basée sur le Hâdith que sur le Coran ce à quoi il répondait que le Hâdith explique le Coran et le clarifie.

Il soutenait que la foi augmente et diminue et qu’elle est parole et acte. Il considérait que celui qui délaisse la prière par négligence ou par paresse doit être jugé comme un apostat. L’imâm croit en la prédestination dans le bien et le mal en attribuant toute chose à Allah. Il dit à ce sujet que « celui qui affirme que l’assassinat d’une personne ne procède pas de la prédestination d’Allah et de Sa volonté au sein de Ses créatures, c’est comme s'il prétendait que la victime est morte sans délais qui lui a été imparti. Et y a-t-il hérésie plus évidente que celle-ci ? ».
L’imâm Ahmed contredit également les Mu’tazilites sur la question du pêcheur commettant un péché capital en affirmant qu’il ne peut être traité d’hérétique.
Il croit également en la vision d’Allah le Jour du Jugement et soutient que le califat doit être du ressort des Qorâychites et que l’obéissance à l’égard des tenants du pouvoir doit être effective dussent-ils être des despotes et des tyrans. Selon l’imâm, il n’est donc pas permis de se soulever contre eux. Il rejoint ainsi l’avis de l’imâm Mâlik.
De son avis, les quatre premiers califes sont les meilleurs hommes après le prophète selon leur ordre de classification historique, puis, le reste des compagnons est supérieur à tout les autres hommes.
Concernant le conflit entre ‘Ali et Mu’âwiya, il refusa de se prononcer sur l’attitude de Mu’âwiya et s’abstenait de le stigmatiser tout en légitimant le califat de ‘Ali. Selon lui, ceci est le résultat de l’Ijtihâd et de l’effort d’interprétation.
Par ailleurs, « la création du Coran » fut le sujet sur lequel Ibn Hanbal controversa le plus avec les théologiens mu’tazilites. Pour l’imâm Ahmed, le Saint Coran est ni créé, ni incrée et il expliqua sa position comme suit : « Allah est pré eternel et rien ne l’a précédé. Il en est de même de Ses Attributs, y compris l’Attribut de la parole. Or, le Coran est la parole d’Allah ». Cette célèbre Fitna eut lieu lorsque le calife abasside El Mamoûn voulut imposer les opinions théologiques mu’tazilites par la force. Ces derniers avaient d’ailleurs investi le pouvoir notamment grâce au vizir  Ahmed Ibn Abou Duâd.
Le calife décida alors de convoquer l’ensemble des savants de la communauté et de leur souscrire une sorte de profession de foi sur la création du Coran en les mettant en demeure d’y souscrire sans condition et sous peine de subir un châtiment. Il y eut beaucoup d’entres eux qui y souscrivirent par peur de représailles et Ahmed déplora cette attitude en disant : « ces savants sont les premiers à encourager cette épreuve par leur soumission au calife ».

Seuls 4 imâms persistèrent dans leur intransigeance :
- L’imâm Ahmad Ibn Hanbal .
- Mohammed Ibn Nuh .
-‘UbaydAllah Ibn ‘Umar El Qawâriri .
- El Hassân Ibn Hammâd Sedjjâda .

Par la suite, les deux derniers se rétractèrent et il ne restait plus que notre illustre imâm et Mohammed Ibn Nuh qui furent enchainés et conduits à El Mamoûn qui mourut entre temps. C’est alors que le calife El Mu’tassim lui succéda. Quant au compagnon de l’imâm Ahmed, il tomba malade et mourut avant même d’arriver à Baghdâd et Ahmed fut donc seul à affronter le calife. Arrivé à Baghdâd, il fut amené au nouveau calife qui le somma d’adhérer aux thèses mu’tazilites. Devant son refus catégoriques, il fut ordonné qu’on le fouette et ceci fut fait jusqu’à ce que sa ceinture ne se fende et que son pantalon ne tombe à hauteur de son pubis.  Il leva alors les yeux au ciel et murmura quelque chose. Plus tard, lorsqu’il fut interrogé sur son comportement, il expliqua qu’il pria Dieu de ne pas dévoiler son intimité s’Il jugeait qu’il était sur la bonne voie.

Ahmed fut empêché d’enseigner et subit de terribles épreuves durant lesquels El Mu’tassim rendit l’âme et son fils El Wâtiq, plus sévère encore, lui succéda.
D’autres jurisconsultes furent tués comme Ahmed Ibn Nasr El Khuzâ’i, Youcef Ibn Yahya El Bouiti, compagnon et élève d’Eschâfi’i, Nu’âymn Ibn Hammâd et d’autres illustres savants qui restèrent ferme dans leur conviction ( رحمة الله عليهم). C’est seulement à l’avènement du nouveau calife El Mutawakkil qui succéda à El Wâtiq que fut mit un terme aux persécutions. Il proposa même à l’imâm Ahmed  un poste, de nombreux cadeaux et avantages qu’il refusa en bloc avant de s’en aller. Son scrupule et son détachement de ce bas monde le poussait à ne rien accepter des gens.
Il est à rappeler que cette épreuve de persécutions incessantes dura vingt années sans qu’il ne flanche.
Son scrupule pouvait également se vérifier lorsqu’il croisait un Chrétien, en effet, il fermait systématiquement les yeux et expliqua cela en disant : « Je ne peux pas regarder celui qui a menti au sujet d’Allah ».
Son humilité était incroyablement grande alors que la célébrité et les honneurs l’entouraient de toutes parts. A ce propos, il disait : « Je voudrais être dans quelque ravins de la Mecque, afin de ne pas être connu des gens, la célébrité m’a fait du tord, je souhaite la mort nuit et jour ». Il aimait les pauvres et nourrissait une grande compassion à leur égard. Pour lui, il n’y avait rien d’équivalent à la patience observée dans la pauvreté.
L’imâm Ahmed aimait aussi la solitude et l’isolement car la retraite spirituelle lui était préférable à son cœur. Sa piété et sa crainte d’Allah fut relatée par son fils ‘Abdoullah Ibn Ahmed qui dit de son père qu’il faisait 300 rak’a par jours avant qu’il n’en diminue la quantité à 150 des suites de la maladie qui le saisit après tous les coups qu’il dut recevoir.
Chaque jour, il lisait 1/7ème du Coran et terminait donc sa récitation chaque semaine. Il était indulgent et magnanime et avait même pardonné à Abou Ichâq El Mu’tassim en disant « le pardon est préférable, quel est l’intérêt en voyant ton frère Musulman souffrir à cause de toi ».
Par ailleurs, son œuvre maîtresse est son « Musnad[18] » qui comporte quelques 40 000 hâdiths sélectionnés parmis 750 000 Hâdiths.
Il refusait à ses élèves qu'ils écrivent ses avis juridiques car il était conscient qu'il pouvait changer d'opinion si un hâdith authentique venait contredire sa parole. Des années plus tard, ses disciples ont rassemblé ses avis dans des ouvrages qui furent à l'origine de ce qui est actuellement appelé l'école hanbalite.
On dit de lui qu’ Ahmed est un imâm dans huit disciplines : le Hâdith, la jurisprudence, le Coran, la Grammaire, la Sunna, l’ascétisme, le scrupule et la pauvreté.

b) Sa mort :
Il tomba malade un mercredi du mois de Rabi’ El Awwâl de l’année 241 de l’Hégire et resta au lit pendant neuf jours jusqu’à rendre l’âme à Baghdâd, un vendredi du mois de Rabi’ El Awwâl de l’an 241 de l’hégire à 78 ans. Il fut enterré au cimetière Bâb Harb et les historiens rapportent que la foule comportait 70 000 personnes et ce fut Mohammed Ibn Tahar qui dirigea la prière mortuaire.
Du point de vue théologique, l’école Hanbalite est la dernière école de jurisprudence  et elle se propagea dans presque tout le Châm[19] puis en Egypte, mais elle finit par disparaître dans ces pays et se confina dans quelques contrées et une partie de la Syrie, de l’Irak et de l’Arabie Saoudite où elle est désormais la doctrine officielle. Sa propagation ne fut pas grande en raison de sa supposée rigidité et de son éloignement du concept de l’ijtihâd.

Parmi ses disciples, nous citerons ‘Abdel Mâlek El Mimoûni Ibn Mahrân El Djuzri qui resta avec lui durant 27 ans, Abou Bakr El Marouzi son confident et homme de confiance, Muhânna Ibn Yahia  qui resta auprès d’Ahmed pendant 43 ans, il est l’une des références principales de l’école Hanbalite, Abou Bakr El Athram El Baghdâdi, Ibrahim Ibn Ichâq El Harbi et bien sûr Saleh et ‘Abdoullah ses deux fils ( رحمة الله عليهم). A propos, on retrouve souvent 'Abdoullah dans la chaine de transmission des hâdiths rapportés par l'imâm Ahmed et il transmit la majeure partie de l'oeuvre maîtresse de son père. Saleh, lui, fut davantage connu pour avoir enseigné le Fiqh de son père.

Quant à ceux ayant adopté son école sans pour autant avoir été des disciples directs, il y eut Abou Bakr Al Khellâl qui écrivit « El Djémi’ El Kebir » en une vingtaine de tomes, El Hâfedh Abi Moussâ El Madini, l’imâm El Hâfedh ‘Abdel Ghani El Maqdissi, le jurisconsulte El Hassân Ibn Hâmed El Baghdâdi l’imâm des Hanbalites en son temps, Abou El Faradj Ibn El Djouzi, Abou Wafâ Ibn ‘Aqil, l’historien Ibn Al Ahtir, l’illustre exégète et historien El Hâfedh Ibn Kâthir auteur de l’exégèse du Coran et d’ « Al bidâyatou wan nihâya », Taqyeddine Ibn Taymiyya, Ibn Al Qayyim El Djawziya , El Maqdissi, Muwaffaq Eddine Ibn Qudâma, Eschânkiti, ‘Abdoullah Ibn Dâoud El Azdi Essidjistâni, le réformateur du Hidjâz Mohammed Ibn ‘Abdoul Wahâb, ou encore d’autres savants plus contemporains tels que El Albâni ou Ibn Baz... ( رحمة الله عليهم جميعا).

Il est important de souligner que ce sont les disciples qui ont rassemblé et écrit les avis juridiques de leurs maîtres respectifs dans des receuils, parfois de longues années après leur mort, ce qui eut pour origine la constitution des écoles que nous connaissons aujourd'hui car aucun des quatre imâms n'avaient pas pour objectif de constituer une école juridique mais plutôt de transmettre leur science aux gens.
Ajoutons que les imâms se respectaient tous beaucoup et qu'il ne voulaient absolument pas se concurrencer et s'opposer c'est pourquoi il ne faut pas chercher à les opposer sachant que leurs bases sont communes (le Coran et la Sunna) et qu'ils recommandaient aux gens de ne pas tenir compte de leurs paroles dans le cas où un hâdith authentique viendrait contredire leurs avis. Ainsi, les avis juridiques divergents sont à prendre comme une richesse dans la religion et une bénédiction d'Allah envers Ses serviteurs et Allah est plus Savant...

Par ailleurs, il existe bien d'autres écoles juridiques mais qui sont toutes beaucoup moins célèbres...  Enfin, il est permis de suivre une école juridique spécifique dans le but d'avoir une ligne directrice dans sa pratique religieuse ainsi que de ne suivre aucune d'elles si on le souhaite, mais il n'est pas permis d'en suivre plusieurs à la fois ou d'en changer au gré de ses passions et de ce qui peut nous arranger en fonction des situations.


[1] Disciple d’Ibn ‘Abbâs ou Nâfi’, le disciple d’Ibn ‘Omar
[2] Mort en 93 de l’Hégire
[3] Mort en 87 de l’Hégire
[4] Dernier compagnon à mourir en l’an 102 de l’Hégire
[5] Famille du prophète
[6] Descendant de l’imam ‘Ali
[7] D’origine berbère
[8] Juge du Qairouane au Maghreb
[9] Surnomé Annefs Ezzekiyya
[10] Livre de l’Imâm Mâlik composé d’environ 1720 Hâdiths tirant son nom du fait qu’il ait été « approuvé à plusieurs reprises » et à l’unanimité des imâms et des savants du Hâdiths. Il fut écrit en 10 ans et mis à jour par Mâlik pendant 40 années...
[11] Appelée aussi  « l’école de Médine »
[12] Avis personnel
[13] Voir le livre d’Abu ‘Amr Ibn El Hâdjeb, l’auteur du « Mukhtassar »
[14] Auteur Algérien d’un exégèse du Coran « Madjâlis Ettadhkir »

[15] Il y définit notamment le rôle du Coran, de la Sunna, du consensus de la communauté, du raisonnement analogique et de l'ijtihâd dans le système global des statuts juridiques
[16] Ancien Mu’tazilite devenu porte drapeau des sunnites
[17] Consensus des savants
[18] Le « Musnad Ahmed »
[19] Syrie, Palestine, Jordanie, Liban
Cet exposé a pour objectif de résumer la vie de nos pieux imâms, fondateurs des écoles de jurisprudence afin de susciter chez le plus grand nombre, l’admiration de ce que peut représenter une vie dédiée à l’acquisition de la science et à l’adoration d’Allah. Bien entendu, il est impossible de présenter l’ensemble des œuvres d’une personne, fut-elle des plus célèbres, mais faute de mieux, nous nous limiterons à présenter les aspects les plus connus de nos imâms de manière claire et concise incha’Allah.


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